Réponse à: ROXANNE (deuil après séparation)

Surnom: ROXANNE
Pays: Suisse
Âge: 26
Sexe: féminin

Je vous avais écris il y a quelques temps car je venais de me séparer de mon ami. Nous étions resté ensemble pendant 3 ans. A l'époque de mon dernier message, j'étais au fond du gouffre, je ne pouvais m'arrêter de pleurer, tout mon corps souffrait. Aujourd'hui (2 mois après) je recommence à vivre, je fais pleins de choses, je termine mes études, etc... Seulement, je n'arrive pas à ne plus aimer mon ex, il est constamment dans mes pensées.

Vous m'aviez dit, Monsieur Arenstein, que je pouvais continuer à l'aimer en son absence et pour ce qui était des pleurs, ils s'arrêteraient quand le temps serait venu. Ceux-ci se sont effiectivement calmés, mais l'amour que j'éprouve encore pour mon ex m'occupe l'esprit. J'ai de la peine à ne plus savoir comment il va, j'ai de la peine à faire comme s'il n'existait plus dans ma vie. Je me suis demandée à plusieurs reprises si je voulais l'appeler, mais je ne l'ai pas encore fait. Peut-être que je redoute d'être rejetée si je lui exprime que j'ai encore de profonds sentiments pour lui.

J'aimerais tant savoir comment,lui, vit cette rupture; a-t-il fait son deuil, ne suis-je plus qu'un souvenir dans son esprit, pense-t-il qu'il est trop tôt pour qu'on se revoit ??? Tant de questions sans réponses.

Vous disiez que je pouvais continuer à l'aimer en son absence, mais agir ainsi n'est-ce pas s'empêcher d'avancer, n'est-ce pas entretenir une dépendance qui peut-être ne débouchera jamais sur une nouvelle relation entre lui et moi ? Comment je peux savoir si les sentiments que j'éprouve pour lui sont un réel amour, et non un manque ?

Je me sens perdue au milieu de toutes ces émotions. Vous me disiez également de simplement vivre mes émotions et non de toujours tout ramener à l'esprit, mais comment on fait pour simplement vivre ces foutues émotions sans analyser pourquoi elles sont là, ce qu'elles impliquent, ce sur quoi elles peuvent déboucher plus tard ? Je suis un peu perdue, alors je me dis que le temps fera les choses, mais je ne souhaite pas me bercer d'illusions, et surtout je souhaite être honnête avec moi-même, mais je ne sais plus trop ou j'en suis.

Pouvez-vous me dire si mon message fait penser à de la dépendance ou bien sont-ce des sentiments et émotions qui font partie d'une rupture ? Est-ce le processus habituel du deuil ? Je ne sais pas, je ne sais plus.

Merci encore pour votre site des plus intéressants, j'y viens souvent pour parcourir les réponses que vous faites aux autres participants.

Bonjour Roxanne,

L'amour que vous éprouvez pour votre ex vous occupe encore l'esprit. Et quoi de plus normal ? Vous n'arrivez pas à cesser de l'aimer. Quoi de plus normal ?

On ne cesse pas d'aimer le jour où on se quitte. Comme dit précédemment, l'amour peut demeurer, même si la relation amoureuse est cassée.

Vous avez de la peine à faire comme s'il n'existait plus dans votre vie . mais n'essayez donc pas à réaliser l'impossible : il existe encore.

Vous avez envie de l'appeler et vous vous retenez. Vous aimeriez partager votre vécu et écouter le sien. Ce genre de dilemme ne peut être régi par la loi du tout ou rien. Si vous le faites (le partage) et cela vous fait du bien, continuez. Si c'est trop souffrant, arrêtez. Entre deux maux choisissez le moindre .

Continuer à l'aimer en son absence, n'est-ce pas s'empêcher d'avancer et entretenir une dépendance, demandez-vous. Je ne le vois pas ainsi. C'est se laisser être ce que l'on est le lendemain d'une rupture : fragile, ému et parfois, disons-le, torturé. Il ne saurait être question d'écraser une partie de nous qui ne demande qu'à s'exprimer. Reconnaissez ces émotions à l'intérieur de vous-même (beaucoup font l'erreur de les nier).

Comment savoir si vos sentiments pour lui sont un réel amour ou l'expression d'un manque ? C'est sans doute les deux en même temps.

Comment fait-on pour les vivre ces foutues émotions, demandez-vous. :o)

On s'abandonne à elles. On accepte et on accueille. On les reconnaît. Un peu comme un nuage qui arrive sur votre tête. Il reste un certain temps, finit par se dissiper ou se transformer en pluie, et puis le beau temps revient ! N'essayez pas de chasser le nuage (ni de le retenir).

Le temps fera les choses, dites-vous ? Oh non, le temps ne fait rien d'autre que passer. Les personnes et nul autre arrangent les choses.

Etre honnête avec soi-même, c'est reconnaître la blessure psychologique. C'est dire oui.

Votre message est typique de la douleur consécutive à une rupture. Il serait abusif de l'associer à une dépendance surtout que vous nous donnez ces bons indices : vous recommencez à vivre, vous faites pleins de choses, vous terminez vos études . et vous ajoutez même «etc.» !

Roxanne, je vous envoie mes bonnes pensées pour une fin de convalescence heureuse.

Bien à vous,

Georges-Henri Arenstein, Psychologue