Réponse à: ROXANNE (rupture sentimentale)

Surnom: ROXANNE
Pays: Suisse
Âge: 26
Sexe: féminin

Mon ami et moi nous sommes séparés cette semaine. Depuis plusieurs mois, la relation se dégradait en raison de son ex-femme qui est alcoolique, il a fallu trouver des solutions pour les enfants de mon ami pour les placer pendant les multiples et interminables cures de leur mère.

Notre relation de couple a été complétement court-circuitée par ces événements extérieurs. Toute l'attention de mon ami avait du soudain de focaliser sur ses enfants (ce je d'admets parce que c'est normal pour un père). Par contre je n'arrive pas à me dire que c'est terminé, j'ai la conviction profonde que c'est l'homme de ma vie, je suis brisée, j'ai le coeur arraché, je ne peux plus m'arrêter de pleurer. Je ne sais pas comment je vais faire pour vivre sans lui, sachant qu'il a encore de forts sentiments pour moi.

On a pris cette décision ensemble, car notre relation se dégradait trop (on prenait du recul pour y voir plus clair), et mardi la rupture définitive a été prononcée. Il m'a dit que je le mettais sur un piédestal, mais tout en me disant qu'il avait besoin de temps, que je devais vivre ma vie désormais en me disant qu'il n'y a plus qu'un infime pourcentage de chance que nous nous retrouvions. Mais je ne peux faire autrement que m'accrocher à ce tout petit pourcentage, car mon coeur me dit que c'est lui, c'est lui depuis trois ans. Il m'a aussi dit que j'avais depuis 3 ans mis un visage sur le bonheur,et qu'il fallait enlever ce visage de ma tête.

Comme je le disais, nous avons pris la décision ensemble de tout arrêter, mais comment je fais moi aujourd'hui pour arrêter de pleurer car je me sens déchirée, arrachée, je ne vois plus que les ténèbres !

Comment faire rentrer dans ma tête que c'est terminé pour toujours (même si personne ne sait ce qui peut advenir dans la vie) afin de faire ce deuil et d'avoir un regard neuf. Je sais qu'une décision prise dans la douleur n'est pas rationnelle,mais comment dépasser cette phase dépressive, comment apprendre à ne plus aimer quelqu'un qui pour moi aurait du être le père de mes enfants ?

Je n'en peux plus, je m'enfonce, je n'y arriverai pas ! Aidez-moi à trouver le chemin, donnez-moi une clé pour sortir de cette souffrance.

Bonjour Roxanne,

Une rupture amoureuse, pour les bonnes ou les mauvaises raisons, est toujours difficile à vivre. Vous aviez, en plus, mis «un visage sur le bonheur» et ce visage était celui que vous étiez prêt à considérer pour être «le père de vos enfants».

Il arrive qu'il faille s'éloigner pour mieux s'apprécier et pour mieux s'aimer et vous avez bien raison de dire que nul ne sait ce qui peut advenir dans la vie. Il est vrai que vous pouvez vous perdre pour toujours, comme il est vrai que vous pourriez vous retrouver dans quelques mois. Cependant, ce n'est pas cette prédiction qui importe pour le moment. Aujourd'hui, il y a un deuil à vivre, Roxanne. Il est pénible . Mais le ressentir pleinement demeure la seule option valable.

Vous nous demandez comme faire pour arrêter de pleurer. Mais n'arrêtez pas ! Pleurez donc jusqu'à satiété. Le chagrin est une émotion saine et normale et il serait paradoxal de vouloir vous en priver.

Comment faire entrer dans votre tête l'idée que c'est terminé pour toujours ? Mais Roxanne : oubliez le monde de votre tête et le monde des idées et acceptez donc de ressentir pleinement cette douleur, terriblement souffrante, j'en conviens, mais aussi indispensable.

Comment dépasser cette phase dépressive ? Elle s'en ira d'elle-même sans que vous n'ayez rien à faire.

Comment apprendre à ne plus aimer quelqu'un ? Mais Roxanne, pourquoi diable vouloir arrêter de l'aimer si vous l'aimez encore ? Pourquoi aller à l'encontre de vos émotions ? Si vous l'aimez, continuez à l'aimer .. en son absence. C'est la seule réalité qui existe, votre défi est donc de vous ajuster à la réalité et non d'en créer une.

Donnez-moi une clé pour sortir de cette souffrance, dites-vous. Pourquoi éloigner une souffrance qui fait partie intégrante de l'existence et qui en plus est le signe de votre bonne santé psychique ?

Je suis conscient que je ne réponds pas à vos attentes, Roxanne; je ne peux pas et à vrai dire je ne veux pas apaiser vos larmes. Celles-ci sont importantes. Et c'est en les acceptant, en les apprivoisant, que vous trouverez votre chemin.

Je vous invite à crier : «Oui !» très fort, plusieurs fois de suite et ce tous les jours. (Fermez vos fenêtres en faisant cet exercice !)

Une adhésion totale au réel est indispensable, Roxanne : Commencez maintenant.

Je vous adresse tous mes encouragements !

P.S. Si vous habitez la région de Lausanne-Vevey, écrivez-moi et je vous donnerai les coordonnées d'une psychothérapeute qui pourra vous aider.

Bien à vous.

Georges-Henri Arenstein, Psychologue