Réponse à: SANDY (crise d'adolescence)

Surnom: SANDY
Pays: Canada
Âge: 25
Sexe: féminin

Qu'est-ce que la crise d'adolescence ?

Je me pose cette question car je travaille avec des jeunes et je me demande si tous les comportements (violence, intérêt pour la sexualité, rejet des études) ne pourraient pas s'expliquer par cette fameuse crise de l'adolescence.

La crise d'adolescence, c'est surtout la contestation. Et cette étape de l'évolution ne se retrouve que chez l'être humain. Chez les animaux, le petit doit imiter le comportement des adultes car c'est le seul moyen de survivre; l'espèce humaine a ajouté cette étape, la contestation, que certains qualifient de déclin (il faut imiter les grands si on veut survivre) et que certains qualifient de facteur d'évolution puisqu'elle entraîne une remise en question.

Une énergie extraordinaire surgit à l'adolescence : le «ça». Comment l'organisation du moi fera-t-elle face à cette nouvelle poussée du ça ? Cette nouvelle poussée du ça (il y en a eu auparavant) bouscule le surmoi (c'est-à-dire tous les messages d'ordre moral reçus par les parents) ce qui se traduit par la contestation mentionnée plus haut.

Vous pouvez lire les livres de D. Winnicott et de E.H. Erikson à ce propos.

Il faut aussi savoir que l'adolescence est une invention moderne qui répond à des impératifs dictés pas la conjoncture sociale. À la fin du 19e siècle, l'enfant devenait adulte autour de la puberté et la période d'adolescence n'existait pas, ni dans les livres, ni dans la vie. Les exigences de l'industrialisation ont rendu nécessaire cette période intermédiaire. L'adolescence semble avoir été décrite pour la première fois par le psychologue américain Stanley Hall au début des années 1900.

L'adolescence se prolonge . mais ce phénomène est largement créé par la société. Vous pouvez lire, à ce sujet les excellents ouvrages de Tony Anatrella (en particulier «Interminables adolescences»).

Beaucoup de comportements (mais pas tous), trouvent, en effet, leur origine dans cette période de crise . un mal nécessaire diraient certains.

Bonne chance dans votre mission auprès des jeunes, Sandy !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue