Posté par Steph
Canada
féminin 24
oui
léger

Je travaille en milieu scolaire avec des enfants du préscolaire. Je me demandais ce que je pouvais faire avec deux petites filles qui ont beaucoup de
difficulté à faire face au fait de ne pas être les premières en classe. Elles n'ont que 5 ans et elles veulent toujours être les premières sur tous les niveaux.

Réponse à Steph (enfants)

Bonjour Steph,

Vous pouvez «travailler» avec les parents et vous pouvez «travailler» avec les deux petites filles.

Au niveau des parents, il y a de fortes chances pour que ceux-ci soient porteurs d'une attente très élevée face à une performance supérieure chez leurs enfants. Valoriser la réussite scolaire est évidemment une bonne chose, mais il arrive que les attentes parentales soient tellement élevées (même s'ils disent souvent le contraire !) que les enfants trouvent la barre très haute, sinon trop haute.

Plusieurs enfants se découragent alors : c'est la démotivation. D'autres s'acharnent, comme peut-être les deux fillettes dont vous parlez.

Il est possible d'orienter les parents afin que ceux-ci valorisent aussi le jeu, certains loisirs, le sport, et pas seulement la performance scolaire. Il est aussi très utile d'orienter les parents vers la possibilité de... cesser de valoriser systématiquement toute chose. En effet, il peut être nuisible pour l'enfant de se sentir en situation de compétition chaque fois qu'il entreprend quoi que ce soit. Le plaisir intrinsèque, le laisser aller, fait aussi partie de la vie.

Quand au travail avec les fillettes en classe, il peut-être utile de les valoriser sur «autre chose que l'essentiel». Par exemple : «Oh ! C'est toi qui a le plus de rouge dans ton dessin !». Ce n'est qu'une simple observation. Mais le dessin en question n'entraînera pas de mention spéciale ni de prix particulier. La qualité du «plus de rouge» ne constitue qu'un détail qui a le mérite d'éviter de mettre l'accent sur «le meilleur dessin de la classe».

En cas de frustration parce qu'elle n'est pas la première, l'une ou l'autre des fillettes va probablement pleurer ou rager; il est alors important d'éviter un commentaire du genre «Oui. C'est dommage, c'est triste» (qui met toujours l'accent sur la valeur de la réussite, pour une fois non atteinte) mais de fournir à la place un reflet de la réalité (même si elle est dure) : «Oui, c'est comme ça».

Nous espérons que ceci vous éclaire quelque peu.

La présente réponse a été rédigée en collaboration avec Mme Valérie St-Onge, enseignante.

Bien à vous.
Georges-Henri Arenstein
Psychologue