Réponse à: VICTOR (inceste)

Surnom: VICTOR
Pays: France
Âge: 40
Sexe: masculin

Je me permets de vous adresser ce message en espérant que vous pourrez orienter ma démarche.

Savez-vous où je peux m'adresser pour trouver des informations sur les conséquences psychologiques pour un enfant, de l'utilisation de son "témoignage" par l'un des deux parents pour faire accuser l'autre d'inceste.

Merci pour votre attention,

Victor

Bonjour Victor,

Je ne connais pas de livres ni d'articles qui parlent spécifiquement de cette question. Mais je connais plusieurs psychologues qui pratiquent en expertise psycholégale dont je suis qui vous diront que les conséquences psychologiques pour un enfant de l'utilisation de son « témoignage» pour des fins d'accusation d'une personne chère, sont tantôt pénibles, tantôt bénéfiques.

En effet, dans ma pratique, j'ai connu les deux.

La dénonciation et le témoignage peuvent être bénéfiques dans les cas où ils mettent fin à une situation d'inceste de laquelle l'enfant ne peut se soustraire tout seul. La culpabilité qui en résulte produit parfois des effets négatifs mais une prise en charge adéquate peut en venir à bout.

La dénonciation et le témoignage peuvent être pénibles pour l'enfant parce que ce dernier prend vite conscience qu'il nuit à une personne chère, personne envers laquelle il veut plaire.

Le plus souvent les effets bénéfiques et les effets pénibles cohabitent à l'intérieur de l'enfant, le laissant dans la confusion et l'ambiguïté.

Je ne vous cache pas que dans les milieux psy, Centre jeunesse, D.P.J., etc., on parle volontiers d'un «mal nécessaire».

La réponse que je vous fournis ici doit être comprise dans les cas d'inceste fondé, bien entendu, et non dans les cas de fausses allégations. Dans ce dernier cas, on incite l'enfant à mentir et là, les conséquences sont carrément dévastatrices.

Bonne chance, Victor !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue