Réponse à: YVES92 (troubles de personnalité)

Surnom: YVES92
Pays: France
Âge: 32
Sexe: masculin

Bonjour,

Un rapide bravo pour votre site Web, et le temps que vous passez "bénévolement" à répondre aux angoisses et problèmes que l'on vous pose ! Continuez ! ... en m'éclaircissant sur les points suivants :-)

J'ai lu avec intérêt le dossier sur le role des conflits dans l'échec des couples. J'y ai retrouvé mon (notre) histoire ! Même les exemples (critiques sur les tâches ménagères) correspondaient ! J'ai également lu (plus rapidement car il est plus "technique") le dossier sur les troubles de la personnalité.

C'est sur ce dernier point que je souhaite un éclaircissement aujourd'hui. Sans m'enlever mes défauts et toute responsabilité dans l'échec de notre couple, il me semble, avec le recul, que la personnalité de Béa (ma future "ex", le divorce n'étant pas prononcé) a joué pour bcp dans l'enclenchement d'une "spirale infernale".

La lecture des caractéristiques de certains troubles de la personnalité m'a fait penser à la lecture d'un "dictionnaire médical" : "Il suffit d'en lire 10 pages pour se trouver malade" ;-)

Plus sérieusement, je retrouve certains traits de ma personnalité dans la "personnalité obsessionnelle-compulsive" (incapacité de jeter des objets usés ou sans utilité; réticence à déléguer des tâches; l'argent est perçu comme quelque chose qui doit être thésaurisé), mais à des degrés relativement atténués. En revanche, je n'ai pas du tout certaines autres caractéristiques (comme "dévotion excessive pour le travail et la productivité", ou "très rigide sur des questions de morale"). Dois-je me considérer comme "proche" d'une personnalité "obsessionnelle" ?

D'un autre coté, je trouve que Béa présentait (et présente encore) presque toutes les caractéristiques sauf deux ("incapacité de jeter des objets" et "perfectionnisme qui entrave l'achèvement des tâches", elle est perfectionniste, mais elle achève ses tâches).

En revanche, elle présentait (moins vrai aujourd'hui) certaines caractéristiques de la personnalité "dépendante", mais de façon atténuée, et d'autres, de façon plus nette, de la personnalité "évitante" et quelques autres de la "personnalité paranoïaque" (comme "garde rancune, c'est-à-dire ne pardonne pas d'être blessé, insulté ou dédaigné" ou "perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, alors que ce n'est pas apparent pour les autres, et est prompt à la contre-attaque ou réagit avec colère").

Qu'en conclure ?

Dans une autre ressource (livre "les maladies mentales chez l'adulte", col. Que Sais-Je), j'ai lu le descriptif de la névrose hystérique, et il est question de la "personnalité hystérique", avec des critères qui correspondaient à 80% à Béa ...

Ce trouble (l'hystérie) n'apparait pas dans votre dossier. Est-il "caché" sous un autre nom ? Est-ce dû au classement DSM IV ? Comment détecter une "personnalité hystérique" ?

Merci d'avance pour vos précisions et désolé pour la longueur de ce message (difficile de faire + court).

Bonjour Yves92,

Vous posez là des questions très pertinentes que les psychothérapeutes se posent eux aussi (je veux parler de vos deux premières questions relatives au diagnostic et à son aspect quantitatif).

Plus il y a de traits X plus la personne présente une personnalité X. Voilà pour l'aspect quantitatif.

Cependant, au-delà de l'aspect quantitatif, il faut aussi tenir compte des vulnérabilités particulières à chaque type de personnalité. Voilà ce qui facilitera le diagnostic autant que l'intervention.

Les psychothérapeutes chevronnés connaissent la dynamique interactive entre le syndrome chimique et le trouble de la personnalité. Une phobie, par exemple, ne présente pas la même signification pour la personnalité obsessionnelle que pour la personnalité dépendante.

Aussi, il est juste de dire que nous avons tous . un peu de tout !

Voici maintenant une précision importante que je souhaite vous apporter. Il convient de bien distinguer un «trait» de personnalité d'un «trouble» de personnalité. Un trait n'est qu'un indice (un style). Un «trouble» sous- entend une mésadaptation ou un mauvais fonctionnement (souffrance subjective et carences de fonctionnement). En effet, l'état de santé vs l'état pathologique se répartit sur un continuum dont les variables sont la quantité et l'intensité; ainsi les troubles de la personnalité sont des exagérations d'un ou de plusieurs traits, notre style, lequel est présent en proportion variable chez chacun.

Maintenant, il va de soi que je ne peux pas et je veux pas préciser un diagnostic (ni le vôtre ni celle de Béa).

En dernier, je vous préciserais que l'ancienne «névrose hystérique» est devenue depuis plusieurs années le «trouble de personnalité histrionique», marqué par une exagération, une théâtralisation des émotions. Impulsivité, affectation, besoin d'attirer l'attention sur soi, peur et évitement du contact, sont les caractéristiques les plus fréquentes, mais je ne vous présente là qu'un résumé assez succinct.

Merci, Yves92, d'avoir attiré l'attention de nos usagers sur ce thème.

Bien à vous,

Georges-Henri Arenstein, Psychologue