Cela fait maintenant 20 ans que je dois périodiquement composer avec les douleurs associées à une hernie lombaire spongieuse dégénérative et il y a plus de 2 ans je fut, de surcroît, diagnostiqué avec la fibromyalgie. Couronnons le tout avec la cyclothymie et voilà un topo de vie peu resplendissant! Avec le temps, c’est vrai que la fibro empire et ce qui est le plus difficile c’est qu’en plus de la fatigue extrême et des douleurs à vous rendre fou, il nous faut devoir faire avec l’incompréhension de nos proches qui n’assimilent peu ou pas à quel point c’est débilitant! Les gens qui ont une bonne santé générale n’ont aucun repère pour envisager le concept des douleurs qui s’installent en permanence et amplifient avec le temps car leurs expériences leur démontrent que toute douleur finit par s’atténuer ou disparaître éventuellement.

C’est d’autant plus souffrant de se faire dire par nos proches que cela est très lourd à vivre pour eux, ou encore de les voir se détacher peu à peu de nous! C’est même révoltant par moment car ce n’est pas eux qui le vivent directement et c’est profusément plus lourd pour ceux qui doivent assumer le fardeau de vivre avec la fibromyalgie. Parfois à constater leur désengagement, c’est presque comme si j’étais à l’article de la mort ou encore déjà sous terre ! En plus, le milieu médical nous prend pour des hallucinés puisque concrètement on ne reconnaît pas le facteur extrêmement débilitant de ce syndrome qui semble venu directement de l’enfer! C’est simple; les tests standards ne démontrent rien… donc on a rien d’autre qu’un mal imaginaire! Et bien, en tant qu’artiste j’ai toujours eu un esprit créatif et un imaginaire débordant de fertilité et je puis affirmer qu’en absolument aucun cas cet imaginaire peut faire mal ! C’est presque à croire que nous devrions nous en remettre exclusivement aux prières ou aux alambics du moyen age pour perpétuer en soi l’espoir d’une amélioration ou d’une guérison!

De côté cyclothymie, que l’on m’a diagnostiqué à peu près à la même époque que la fibro, on m’a dit que ce n’était pas grave! « On » fait ici référence aux personnes soignantes. Toutefois je puis certifier que ce n’est pas la vie en rose de vivre ça non plus… c’est même rien de normal comme vie! C’est un yo-yo sur des montagnes russe. De jour en jour, quand ce n’est pas d’heure en heure, je sais jamais dans quel état je serais. Un moment tout va, et l’autre c’est le découragement total et les idées noires. Puis, hop! tout va mieux et je me demande ce qui n’allait pas… et le cirque recommence! Le pire c’est qu’encore je passe pour un fabulateur qui nourrit ses malheurs dont je serais l’auteur!

Ben, j’ai pas choisi ça moi! Je peux juste faire avec du mieux que je peux. Quand la cervelle nous détraque et que le corps nous fait la guerre… est-ce un choix? Certes pas!

Du reste, on s’accroche… mais à quoi? À des miettes de vie! Voilà!

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