Mon père me fait l’effet d’un étranger croisé dans la rue…

Je pose sur lui un regard qui se veut lucide, objectif, presque froid : je constate la distance, l’absence de lien profond. Je cherche à faire le deuil du père dont je rêvais afin de penser à moi et de me construire. Cette attitude m'a permis d’acquérir une autonomie, et d’avancer dans la vie malgré ce vide. Cela a mis mes sentiments et mes amour à l’épreuve. Je cultivez du coup une certaine distance entre moi et les autres, notamment les hommes, de peur d’être déçue.

Mais un regret subsiste, teinté d’amertume et d’un sentiment de gâchis : celui d’avoir raté une rencontre.

Ma relation aux hommes s’en trouve parfois affectée, et j'ai tendance à inverser les choses : d’une image négative du père (parfois encouragée par les dires de ma mère), j'en arrive à avoir le sentiment que c’est moi qui est dénuée de valeur et donc indigne d’être aimée. " Si je n’ai pas d’intérêt aux yeux de mon père, comment puis-je en avoir aux yeux des autres hommes ? "

Il y a en moi une petite fille qui ne comprend pas ce " non-amour ". Mon père n’a visiblement pas réussi à trouver et investir sa place de père, mais surtout à s’autoriser l’expression de ses sentiments pour moi.

Mais j'Aime quand même parfois rêver d'un père présent.......et j'ose dire que "j'aime mon père".............