Comme ma vie est simple et compliquée ! Agoraphobe ( hystéro-phobique à caractère neuro-végétatif ça vous dit quelque chose ) depuis l'adolescence, plusieurs thérapies et 2 enfants plus tard je prends plusieurs détours pour arriver à fonctionner. Bien fini pour moi les voyages par avion. Petits voyages à l'occasion. Peu de sorties, peu d'amis beaucoup de liens avec la famille qui est au courant et qui essaie de me comprendre par soucis et par amour.


Mais comme je suis seule ! Sortant peu j'ai découvert le jeu les vidéopokers. Pas loin de chez moi, divertissant mais j'ai aussi découvert que ce n'était pas vraiment une solution.Ça fait 8 semaines ce soir que je n'ai pas joué.


Je suis fière, mais mon problème n'est pas réglé. La solitude . Je suis née dans le mauvais siècle. Celui de la vitesse, des foules, des autoroutes, de la performance, des transports. Je ne vais que dans un seul cinéma, n'utilise qu'un seul pont , ne prend jamais de moyen de transport autre que ma voiture ou celle de mon conjoint. J'ai toujours une bonne raison pour refuser d'accompagner les autres. Je vais chez le dentiste mais à quel prix. L'anticipation c'est atroce. Je me parle sans arrêt pour avancer pour ne pas lâcher pour faire des pas. Je vais rarement dans les restaurants. Mes enfants grandissent posent des questions pourquoi tu ne viens pas avec nous? Je commence à expliquer...un peu. Je fais un travail que j'aime et où je parviens à fonctionner correctement.Heureusement que j'aie ce travail ou je pense je suis très appréciée. Mais là personne ne sait .


Au fond je me cherche depuis toujours. Me voici au début de la quarantaine et je cherche encore. Mon père était alcoolique ma mère a sauvé sa peau et c'est légitime. Maintenant je tente de vivre, de rire mais mordre dans la vie connait pas. Vous savez il y en a des pires que moi... mais combien de mieux et comme j'envie ceux qui ne se posent jamais de questions.


En attendant j'ai une victoire à fêter, je suis un peu plus grande. Je n'ai pas rejoué aux vidéopokers depuis 2 mois.


J'ai un conjoint qui m'adore et me supporte dans tout ceci depuis toujours. Il m'encourage afin que je ne retourne pas jouer. Il essaie tant bien que mal de m'aider à foncer, à sortir et à faire en sorte que je me trouve un moyen de décompresser de toute cette tension quotidienne. Mais je suis bien consciente qu'il a le droit de vivre lui. Je me sens souvent coupable de lui imposer ce régime de vie.
Enfin, oui simple mais combien compliquée, ma vie.