De Guy

Le 5 janvier 2003, s'annoncait une belle journée comme bien d'autre, mais ce ne fût pas tout à fait le cas. D'entrez de jeux j'ai une formation de secouriste, renouvelée, depuis plus de 15 ans. Durant ces années j'ai eut à intervenir en tant que secourisme une bonne cinquantaine de fois. Ce goût de pouvoir intervenir efficacement m'est venu il y a près de 25 ans ,au décès subit de mon père, olrs que nous faisions une excursion de ski de rendonnée. Personne n'avait de notions de RCR et pire encore, une infirmière, présente sur les lieux, a délibérément refusé de lui prodiguer les premiers soins, en employant des mots qui me seront à jamais gravés dans la tête et je cite: "Je ne touche pas à ça !..." fin de citation. À partir de ce jour je me suis juré que je prendrais toute les formations qui s'offriraient à moi et je l'ai fait.

Depuis mes premières formations j'ai eut à pratiquer un massage cardiaque, intervenir dans des cas de chutes, de brulûres graves, d'état de choc, d'émoragies importantes et j'en passe... Et ça ne m'a jamais affecté comme ce fut le cas de ce dimanche 5 janvier 2003. Lors de ma dernière formation, en juin 2002, la formation traitait en bonne partie sur le syndrôme du stress post-traumatique. Et je me disais en moi même: " Hé ! bien... je suis fait plus fort que je pensais... rien de tout cela ne m'est arrivé jusqu'à maintenant... tu es solide mon Guy !... bravo à toi !..." Quel manque d'humilité de ma part quelle prétention m'habitait...

Revenons à ce fameux dimanche. J'étais invité à dîner chez de bon amis à moi( André et Hélène)(noms fictifs) Je fait de la musique dans une église avec Hélène j'ai développé avec elle une grande complicité musicale, et un bonne amitié. Après avoir passé du bon temps ensemble, il fallait que je m'en retourne car j'avais plusieurs petites commissions à faire. Je sort de la maison et je me dirige vers mon automobile. Hélène sort derrière moi pour secouer un tapis du haut de son balcon. En touchant la poignée de mon véhicule, j'entends un cris efroyable d'Hélène suivi de la voix forte d'André qui de sa voix forte crie à deux reprises le nom de son épouse. Je lève aussitôt la tête et je vois André sur le haut du balcon regardant vers Hélène étendue dur la neige durcie, au bord du mur de la maison. Elle a fait une chute d'environ huit pieds, pas sur la tête comme je le croyais au départ, mais directement sur le dos... En moins de deux secondes j'étais à son chevêt... pendant qu'André appelait le 911.

Elle était conscient, paniquée, se plaignant de douleurs au dos, affirmant ne plus se sentir les pieds. L'ami, que je suis, a fait place au secouriste. D'abord la supplier de ne pas bouger ou même d'essayer. Elle m'a demander à plusieurs reprises de lui relevé les jambes un peu ...que ca lui ferait du bien d'après elle... mais je refusais avec beaucoup de calme dans la voix lui expliquant que ca pouvait lui causer de graves dommages à la colonne. J'ai demandé à sa fille d'une quinzaine d'année de m'apporter une couverture de laine avec laquelle je l'ai recouverte délicatement. Le mur de la maison servait, dans les circonstances, de stabilisateur. Je posé ma main sur la sienne et j'ai essayé de la rassuré du mieux que je le pouvais en attendant les secours. J'ai eu l'impression que ca prenait une éternité. Je me doutait bien que les dommages étaient sérieux... À l'arrivée des ambulanciers, je me suis identifiés à eux comme ayant une formation de secouriste et que j'étais à leur disposition. Ils ont bien appré cier le savoir car ils n'ont eut qu'a avoir recours qu'à un coordonateur de premiers soin, pour compléter l'équipe de 4 personnes, nécessaire pour la déplacer de facon sécuritaire, limitant ainsi les risques d'agravation des blessures potentielles à la colonne. Ca nous a pris une bonne quinzaine de minutes pour la stabililiser sur la planche dorsale, avec toute sortes de manoeuvres délicates faites simultanément. Nous l'avons mené jusqu'à la civière ou nous l'avons délicatement installer sur un genre de couverture gonflable, qui immobilise tout le corps. Puis elle a été conduite à l'hôpitale, où le verdicte est tombée durant la soirée... elle ne remarcheras jamais... j'étais déja très sonné de l'évènement, mais en apprenant ca je me suis presqu'effondré...

Le film des évènement ne cesse de repassé dans ma tête... même si je peux juré qu'en aucun temps je ne l'ai bougé d'une quelconque façon, j'ai comme on dit, appliqué le livre à la lettre, je ne peux m'empêcher de me questionner sur mes actes, de me sentir coupable, car si je n'avais pas été dîner chez elle, peut-être que l'accident n'aurait pas eut lieu... vous voyez le genre de chose qui trotte dans cette petite tête qui s'est vidé d'un seul coup de toute la prétention qui l'habitait pas plus tard qu'en juin dernier. Je verbalise beaucoup, j'ai beaucoup d'appui, spécialement de mon épouse, mais ma pression qui avait déja tendance à être élevée , est montée de quelques marches, j'ai des calmants et des médicaments pour dormir, mais je crois tout de même que j'avance à petit pas... il me faut me préparer à aller la visiter à l'hôpitale et c'est une sortie que j'anticipe avec beaucoup d'anxiété. Mais vous savez ???.. de quoi je plaint moi... je peut marcher courrir ect et pour elle c'est fini ! Voila où j'en suis rendu... merci de m'avoir donné l'opportunité d'écrire.