Elle avait reçu un cadeau merveilleux. Trois licornes étaient venues se poser au pied de son lit cette nuit-là. Le vent entrait par la fenêtre ouverte. La lumière de la pleine lune éclairait la pièce comme le soleil le ferait quelques heures plus tard.

Trois licornes gigantesques et majestueuses étaient placées en demi-cercle au pied de son lit. Elles étincelaient de leurs dorures et de leurs pierres précieuses. La lune se reflétait en milles rayons sur les murs de sa chambre.

Elle s'était réveillée tout doucement. Le souffle chaud des bêtes avait caressé sa joue. Elle s'était lentement redressée dans son lit de peur de les voir s'envoler et disparaître. Elle était fascinée par cette présence irréelle. Elle se demandait si elle rêvait encore.

Les trois licornes étaient d'un ton d'argent. Elles portaient des diadèmes de pierres roses et bleues sur leur tête et autour de leur cou des colliers de diamants énormes. Leurs crinières ondulaient au vent et leur pelage brillait de mille feux. Elles semblaient électrisées.

L'une d'entre elle se mit à parler. Sa voix était douce. Ses yeux étaient remplis de bonté.

- Lorsque le jour se lèvera tu te souviendras de nous, mais tu dois nous faire la promesse que jamais tu ne parleras de notre visite à qui que ce soit. Si tu trahis ta promesse, toute ta vie ne sera que tristesse. Peux-tu promettre?

Elle promit.

- Lorsque l'été se terminera tu douteras de notre visite. Tu dois nous faire la promesse que

jamais tu ne cesseras de croire en nous. Si tu trahis ta promesse, toute ta vie ne sera que tristesse. Peux-tu promettre?

Elle promit.

- Lorsque ton enfance te semblera bien lointaine tu voudras renier tes rêves de petite fille. Tu dois nous faire la promesse que jamais tu ne les abandonneras. Si tu trahis ta promesse, toute ta vie ne sera que tristesse. Peux-tu promettre?

Elle promit.

- Lorsque tu seras toi-même une femme et une mère tu auras beaucoup de soucis. Tu dois nous faire la promesse que jamais tu ne désespéreras. Si tu trahis ta promesse, toute ta vie ne sera que tristesse. Peux-tu promettre ?

Elle promit.

- Lorsque tu seras très vieille tu repenseras à ta vie et tu te souviendras de notre visite. Tu dois nous faire la promesse que tu nous appelleras. Si tu trahis ta promesse, ta vie connaîtra pour la première fois la tristesse. La tristesse d’avoir renié les grandes promesses que tu auras faites cette nuit et qui t’auront permis d’avoir toujours dans ton cœur une source de bonheur où puiser à l’infini. Peux-tu promettre ?

Elle promit.

- Tant que tu respecteras les promesses que tu viens de faire, la lune brillera sur tes nuits comme maintenant et tu sentiras notre souffle sur ta joue.