Si j'avais un soupçon de magie,
Je la saupoudrerais de vie,
Pour qu'à nouveau elle s'anime,
Et goûte aux plaisirs de la vie.
Je la délivrerais de son monde d'ennui,
Je la sortirais de sa paralysie,
Elle vivrait sans anesthésie,
Elle vivrait la vie.
Je la regarde, portrait d'intertie,
À travers un rideau de pluie,
Qui teinte ma vue,
D'une tristesse immense.
Sa lourdeur de vivre,
Dans l'attente de la mort,
Me torture le coeur,
Contraste avec mes couleurs.

Seul son coeur qui bat,
Rappelle qu'elle est toujours là.

Elle est éteinte, elle ne vit plus.

Les jours défilent sans elle.

Elle n'est plus actrice, pas plus spectatrice.

Elle n'est que l'ombre d'elle-même,
Un spectre engourdi,
Qui n'en a rien à foutre de la vie.

C'est ma mère.