La juge d'instruction a ordonné, vendredi 6 avril, le renvoi en correctionnelle pour "homocide involontaire" de sept personnes dans l'affaire de l'hormone de croissance contaminée.

Dans les années 80, plus de 2.000 enfants ont reçu des hormones de croissance censées les faire grandir de quelques centimètres. Des hormones qui se sont révélées être contaminées. À ce jour 110 enfants sont décédés de la maladie de Creutzfeldt-Jakob entre le début des années 1990 et 2007.

Le procès devrait se tenir à la fin de l'année. L'instruction a été ouverte en 1991, elle a connu de nombreux problèmes juridiques et s'est enlisée dans des travaux d'expertise

Au cours de son instruction, la magistrate Marie-Odile Bertella-Geffroy a mis au jour des dysfonctionnements en France dans la collecte, sur des cadavres, d'hypophyse, une glande située à la base du cerveau utilisée dans la fabrication de l'hormone de croissance dite "extractive" (centralisé par l'association France-Hypophyse) ainsi que dans la fabrication de l'hormone à l'Institut Pasteur à Paris.

Parmi les personnes renvoyées figurent Jean-Claude Job, ex-responsable de l'association France-Hypophyse, Fernand Dray, ancien responsable de la production de l'hormone de croissance au laboratoire URIA de l'institut Pasteur, deux anciens responsables de la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris (PCH), Marc Mollet et Henri Cerceau, ainsi que Jacques Dangoumau, ex-directeur de la Direction de la pharmacie et du médicament au ministère de la Santé, Elisabeth Mugnier médecin responsable de la collecte des hypophyses et le Dr Micheline Gourmelen médecin prescripteur.

Tous sont renvoyés pour "homicide involontaire" et "tromperie aggravée", à l'exception de Mme Gourmelen qui devra répondre uniquement de la première qualification.

Source: TV5