Le relaxant musculaire baclofène (Lioresal et génériques) est parfois prescrits, hors autorisation de mise sur le marché, pour supprimer l'envie de boire de l'alcool et maîtriser la consommation chez les personnes alcoolodépendantes.

Mais, "en raison des nombreuses incertitudes, l'utilisation du relaxant musculaire baclofène n'est à envisager que par des praticiens expérimentés, chez des patients motivés et en échec thérapeutique, dans le cadre d'une recherche clinique", estime la revue Prescrire sur son site internet.

"Des techniques cognitivocomportementales, une benzodiazépine lors d'un sevrage, un soutien psychologique et social peuvent aider (...) à s'abstenir ou à consommer l'alcool en faible quantité de manière contrôlée", indique la revue.

Quelques médicaments tels que l'acamprosate (Aotal) et le naltrexone (Revia ou autre), précise-t-elle, sont parfois utiles "mais leur efficacité est modérée et leurs effets indésirables parfois graves."

Chez des personnes "ayant une alcoolodépendance de gravité non précisée, quatre essais cliniques à doses modérées (30 mg à 60 mg par jour) ont donné des résultats discordants", indique la revue. "Des observations de 300 patients alcoolodépendants en échec thérapeutique ont semblé en faveur d'une efficacité du baclofène à doses croissantes élevées, mais ces données sont de faible niveau de preuves."

"Les effets indésirables à doses modérés du baclofène sont bien cernés : somnolences, nausées en début de traitement, troubles neuropsychiques, syndromes de sevrage et dépendances, etc. Les effets indésirables à dose élevée sont moins connus, peut-être graves : confusions, états maniaques, voire risque suicidaire accru."

Sur le site de Prescrire : Alcoolodépendance : le baclofène encore au stade expérimental.

Psychomédia
Tous droits réservés.