Une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) devrait être accordée début juillet pour le baclofène (Lioresal et génériques) dans le traitement de l'alcoolo-dépendance (alcoolisme), a indiqué Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence française du médicament (ANSM) lors d’un colloque organisé à Paris sur le sujet. L'annonce survient alors qu'un encadrement de la prescription du médicament est notamment réclamée par plusieurs médecins dans une pétition.

Le médicament réduit, voire supprime, l'envie de boire. Il dispose actuellement d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) comme relaxant musculaire. Il est utilisé dans le traitement de la sclérose en plaques contre les spasmes musculaires. Il a toutefois été prescrit en dehors de cette AMM à près de 50 000 personnes en 2012 pour le traitement de l’alcoolisme, selon les chiffres de l’Assurance Maladie.

La RTU permet d’encadrer la prescription hors AMM et protège les médecins sur le plan juridique. Le médicament devient également remboursable par la sécurité sociale. La prescription sera ouverte aux médecins généralistes et non pas seulement aux médecins spécialisés en alcoologie.

Les résultats de deux essais cliniques actuellement en cours en France ne seront disponibles qu’en juin 2014. "Le constat d’efficacité est évident, il nous faut maintenant des données plus précises de tolérance. Mais en attendant ces données, nous pouvons déjà agir", estime Dominique Maraninchi. Les principaux effets secondaires sont des épisodes de somnolence et de vertiges. Des épisodes maniaques (euphorie pathologique) ont aussi notamment été constatés.

Bien que très efficace pour certaines personnes, le baclofène n'a pas d'efficacité chez 20 à 30% des alcooliques, indique le Dr Philippe Jaury, coordonnateur de l'un des deux essais en cours.

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