Le carton recyclé utilisé dans la fabrication des emballages des aliments pourrait présenter un risque pour la santé, selon une étude suisse publiée dans la revue Packaging and Technology Science. Environ 50% des emballages de cartons commercialisés en Europe sont recyclés. Le danger est lié aux huiles provenant des encres des journaux et autres matériaux imprimés utilisés dans le recyclage.

L'étude, commandée par les autorités de santé allemandes au Food safety laboratory de Zurich a été menée l'an dernier sur 119 produits achetés dans des supermarchés allemands.

Les résultats ont montré que les huiles minérales passent facilement à travers l'emballage interne utilisé pour garder les aliments frais et que plus longtemps les produits restent sur les tablettes, plus ils sont susceptibles d'absorber ces huiles. Des huiles minérales jusqu'à 100 fois les niveaux permis ont été retrouvées dans des céréales, riz et pâtes. Seulement 30 produits sur les 119 ne contenaient pas de ces huiles.

Des études avec des rongeurs, ont montré que ces huiles sont susceptibles de provoquer des inflammations chroniques des organes internes et le développement de cancers. La quantités absorbées à court terme sont minimes. C'est sur le long terme que ces substances pourraient poser problème, précise le Dr Koni Grob, coauteur. Le chercheur recommande des emballages intérieurs plus efficaces pour agir comme barrière. Seuls des emballages de plastique épais ou d'aluminium pourraient prévenir la migration des huiles, suggère l'étude.

Des fabricants de céréales ont réagit. Jordans, le plus grand producteur de céréales à déjeuner, a annoncé avoir, l'an passé, cessé d'utiliser certains types de cartons recyclés, notamment ceux contenant des journaux. Kelloggs et Weetabix entreprendraient également des mesures pour réduire ces huiles.

De son côté, Morning Foods, un des plus gros producteurs de flocons d’avoine en Grande-Bretagne, considère il n’y a pas de risque pour la santé et que les effets sur l’environnement d’un changement d’emballages seraient énormes. "Il n’y a simplement pas assez d’arbres en Europe pour que tout le monde revienne au carton vierge", rapporte The Independant.

Bien que certains manufacturiers prennent suffisamment au sérieux les résultats de cette étude pour modifier leurs procédés, l'autorité de sécurité des aliments britanniques minimise la portée de cette étude, considérant qu'il n'y a pas de preuves suffisantes de la toxicité de ces huiles dans les emballages d'aliments.

De son côté, le gouvernement allemand demande à l'industrie de prendre des mesures correctrices et envisage de réglementer.

Notons, que les consommateurs peuvent réduire le temps d'exposition des aliments à ces huiles en conservant les aliments autrement que dans leurs cartons d'origine (NDLR).

Psychomédia avec sources: The guardian, BBC, The Independant, 20 minutes.fr, Enviro2B.
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