Après la publication cette semaine d'une étude choc sur la toxicité des organismes génétiquement modifiés (OGM), le ministre délégué en charge de la Consommation, Benoît Hamon, a rappelé qu'il existe en Europe, depuis le 1er juillet, un étiquetage "sans OGM" pour aider les consommateurs à faire leurs choix.

Cette mention, volontaire, comble une lacune de l'étiquetage obligatoire des produits contenant des OGM. La réglementation européenne mise en place en 2004 rend obligatoire un étiquetage indiquant la présence d’OGM sur les aliments qui contiennent plus de 0,9% de produits génétiquement modifiés : est mentionné sur l'étiquette, en général en très petits caractères, "issu de maïs génétiquement modifié".

Mais cet étiquetage obligatoire ne concerne pas la présence d'OGM liée à l’alimentation animale. Alors que les cultures transgéniques sont interdites en France, 80% des animaux d’élevage consomment des céréales contenant des OGM, notamment du maïs NK 603, utilisé dans l’étude mentionnée plus haut. Or les viandes et autres produits issus du règne animal (œufs, produits laitiers, biscuits…) ne sont soumis à aucune obligation d’étiquetage concernant les OGM.

Trois types d’étiquetage "sans OGM" sont en place :

  • Les ingrédients d’origine végétale (farine, amidon…) peuvent porter la mention sans OGM s’ils sont issus de matières premières contenant au maximum 0,1 % d’OGM.
  • Les ingrédients d’origine animale (lait, viande, poisson, œufs) peuvent être étiquetés "nourri sans OGM (< 0,1 %)" ou "nourri sans OGM (< 0,9 %)".
  • Les ingrédients d’origine apicole (miel ou pollen) peuvent être étiquetés "sans OGM dans un rayon de 3 km".

Ces mentions apparaissent le plus souvent dans la liste des ingrédients, ou lorsque l’ingrédient mis en avant représente plus de 95 % de la denrée (ce qui est très rare; règle qui entraîne diverses incohérence, souligne Greenpeace France), la face avant de l’emballage (ce dernier cas est très rare et la règle entraîne diverses incohérences, souligne Greenpeace France).

Donc, pour les produits végétaux, la présence d'OGM est normalement indiquée sur les produits (mais il faut bien rechercher l'indication en petits caractères). Pour les produits animaux, des OGM peuvent être (et sont souvent) présents sans que le consommateur en soit informé. Rechercher l'étiquetage "sans OGM" permet de les éviter. Mais cette mention est à rechercher soigneusement car, si elle apparaît parfois sur la face avant de l'emballage, elle apparaît le plus souvent avec la liste d'ingrédients.

Les organisations et associations de protection des consommateurs souhaiteraient plus de visibilité à la mention "sans OGM". Dans le contexte de l'émoi suscité par la nouvelle étude, l'ancien secrétaire d’État à la Consommation, Frédéric Lefebvre (UMP), appelle dans un communiqué le gouvernement "à favoriser le développement et la visibilité" de l'étiquetage "sans OGM".

Depuis plusieurs années, Greenpeace tient une liste des produits avec ou sans OGM. Cette dernière classe tous les produits de la grande distribution susceptibles d'en contenir. (Pour faciliter la consultation de cette liste , vous pouvez, comme sur toute page web, utiliser CTRL F pour ouvrir une boîte de recherche).

Psychomédia avec sources: Greenpeace, Le Nouvel Observateur, Doctissimo. Tous droits réservés.