L'Institut national de la santé publique (INSPQ) a publié, le 9 mars, deux documents concernant l'amiante: un rapport de "recommandations à la suite des connaissances acquises sur l'exposition à l'amiante et sur les maladies des travailleurs et de la population générale du Québec de 2003 à 2009"; et les résultats d'une étude, réalisée à la demande de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail de France, qui montre que 30 ans après l’arrêt de leur exposition à une source d’amiante, les poumons de travailleurs malades contiennent des fibres de chrysotile.

"On ne peut pas écarter que le chrysotile persiste [dans les poumons] et peut causer le cancer et l’amiantose, dit Marc Dionne, directeur scientifique à l'INSPQ, à la lumière de ces résultats. On maintient notre position, on ne peut pas démontrer qu’une exposition, même minime, au chrysotile est sans risque."

L'INSPQ recommande que "le ministère de la Santé n'encourage pas la promotion de l'amiante et ne soutienne pas l'utilisation accrue de l'amiante chrysotile, parce qu'il est un cancérigène prouvé pour l'homme et qu'il cause l'amiantose, et parce que son utilisation sécuritaire est en pratique non réalisable".

Il formule trois recommandations prioritaires, sur un total de 23:

  • Abaisser la norme actuelle d'exposition en milieu de travail

    La norme de 1 fibre/ml est dix fois plus élevée que celles des autres provinces canadiennes et de l'Europe et 100 fois plus élevée que celles de la Suisse et des Pays-Bas.
  • Faire aboutir le registre des édifices publics renfermant de l'amiante

    «Il faut non seulement identifier les édifices, mais rappeler aux propriétaires que c'est leur responsabilité de bien les entretenir», souligne Marc Dionne, pour éviter que l'amiante contamine l'air ambiant ou que des travailleurs de la construction entrent en contact à leur insu.
  • Surveiller l'exposition des populations des villes minières de Thetford Mines et Asbestos

    Les plus récentes données disponibles au ministère de l'Environnement remontent à 2004. Les chercheurs n'arrivent pas, indiquent-ils, à obtenir les relevés sur les concentrations d'amiante dans l'air dans les mines.

Rappelons qu'une demande de garantie de prêt de 58 millions $ pour relancer l'exploitation de la mine Jeffrey d'Asbestos est toujours à l'étude par le gouvernement du Québec.

Illustration : Mine d'Asbestos

Psychomédia avec sources: Le Devoir, INSPQ. Tous droits réservés.