En début de traitement ou lors de sa modification, les antidépresseurs sont liés à un risque accru d'accident de la route, selon une étude française publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry et rendue publique par l'Agence du médicament (ANSM).

Ludivine Orriols et Emmanuel Lagarde ont, avec leur collègues de l'Inserm (1), mis en relation les données de remboursement des médicaments de l’Assurance Maladie et celles recueillies par les forces de police relatives à près de 35 000 accidents responsables et 38 000 accidents non responsables.

2,936 (4.0%) conducteurs avaient une prescription d'au moins un antidépresseur en vigueur au moment de l'accident.

L'initiation du traitement était liée à une augmentation du risque de 49% et une modification telle qu'un changement de dose ou de molécule à une augmentation de 32%.

En 2010, les premières analyses de cette étude avaient établi que près de 3 % des accidents sont attribuables à une consommation de médicaments. Arrivaient en tête, les benzodiazépines (utilisés comme anxiolytiques et somnifères) avec un risque doublé.

Les antidépresseurs sont classés de niveau 2 (pictogramme orange), lequel désigne des effets délétères qui dépendent des personnes et peut, dans certains cas, remettre en cause la conduite. Le niveau 3, auquel appartiennent la plupart des médicaments psychotropes, indique des effets qui rendent la conduite automobile dangereuse et formellement déconseillée.

Les médicaments de niveau 2 et 3 peuvent affecter les capacités de conduite du fait d'une somnolence, de modifications du comportement, de vertiges, de troubles de la coordination, de troubles de la vue….

Le risque lié à certains médicaments est accru en interaction avec une consommation, même modérée, d’alcool et de drogue comme le cannabis .

Dans une brochure intitulée Médicaments et conduite automobile, l'Afssaps recommandait en 2008 de ne pas prendre le volant si:

  • vous ressentez une fatigue, une envie de dormir ;
  • vos membres vous semblent lourds, engourdis ou tremblants ;
  • vous vous sentez mal, avez la tête qui tourne ou envie de vomir ;
  • vous éprouvez des difficultés à estimer les distances, à voir la route ou les autres voitures ;
  • vous avez du mal à vous concentrer, vous êtes euphorique, nerveux ou agressif ;
  • vous avez déjà éprouvé l’un de ces troubles avec le même type de médicament.
(1) Institut national de la santé et de la recherche médicale

Psychomédia avec sources: ANSM, Journal of Clinical Psychiatry.
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