Une anomalie de certaines connexions du cerveau pourrait être une marque distinctive de l' anxiété généralisée (ou trouble anxieux généralisé), selon une étude publiée dans les Archives of General Psychiatry.

Les chercheurs savaient que l'amygdale, une structure située au milieu du cerveau qui contribue au traitement des émotions, de la mémoire et de la peur, est impliquée dans les troubles anxieux tels que l'anxiété généralisée. Cette étude serait toutefois la première à porter sur les circuits nerveux des sous-structures de l'amygdale.
L'équipe de Michael Greicius et Amit Etkin de l'Université Stanford a recruté 16 personnes ayant un diagnostic d'anxiété généralisée et 17 personnes sans diagnostic. Leur activité cérébrale a été analysée au moyen de l'imagerie fonctionnelle par résonance magnétique qui mesure les fluctuations de flux sanguin causées par les changements de l'activité dans les différentes régions du cerveau.

Les connexions nerveuses de deux régions de l'amygdale, les régions basolatérale et centromédiane, étaient différentes chez les personnes faisant de l'anxiété généralisée. La région basolatérale était moins connectée avec ses cibles normales (associées au traitement visuel et auditif, à la mémoire et aux fonctions émotives et cognitives de haut-niveau) et davantage connectée avec les cibles normales de la région centromédiane (associées à la vigilance, au rythme cardiaque, à la respiration, à la libération de neurotransmetteurs tels que la sérotonine et la dopamine ainsi qu'à la coordination) et inversement.

Ces deux régions présentaient également moins de connectivité à une région responsable de déterminer l'importance des situations. Cela pourrait signifier, expliquent les auteurs, que les personnes faisant de l'anxiété généralisée ont plus de difficulté à discerner les situations vraiment inquiétantes des ennuis légers.

Leur amygdale avait aussi plus de connexions avec une région du cortex associée au contrôle cognitif des émotions. Ce qui pourrait expliquer pourquoi ce trouble est associé à une inquiétude obsessionnelle, dit Etkin.

Les chercheurs ne peuvent déterminer avec certitude si ces anomalies de connectivité précèdent l'anxiété ou en résultent. Mais cette caractéristique pourrait éventuellement aider au diagnostic de ce trouble et à son traitement. La prochaine étape de l'équipe est d'étudier d'autres troubles anxieux et la dépression pour vérifier si les connexions de l'amygdale diffèrent dans ces cas. Si tel est le cas, des scans du cerveau pourraient devenir un outil diagnostic additionnel pour des troubles dont les symptômes se recoupent souvent.

Psychomédia avec source: Science Daily
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