Le thème de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, qui se tient le 2 avril à l'initiative de l'Organisation des Nations unies (ONU), porte sur « l'autonomisation des femmes et des filles autistes » et « sur leur participation (ainsi que leurs organisations représentatives) aux processus de prise de décision ».

Les troubles du spectre autistique, précise le site des Nations Unies, « regroupent un ensemble d’affections caractérisées par un certain degré d’altération du comportement social, de la communication et du langage, et par la modicité des centres d’intérêts et des activités, qui sont spécifiques à la personne et répétitifs ». (Critères diagnostiques de l'autisme - DSM-5)

À cette occasion, Fabienne Cazalis, neuroscientifique CNRS à l'École des hautes études en sciences sociales, et Adeline Lacroix, étudiante en master de psychologie, soulignent sur le site The Conversation, que la question du sous-diagnostic chez les femmes mérite d’être posée.

Les études, rapportent-elles, font état de 1 femme pour 9 hommes ayant un diagnostic d’autisme dit « de haut niveau » (syndrome d'Asperger), c’est-à-dire sans déficience intellectuelle. Si l’on compare au ratio de 1 femme pour 4 hommes observé dans l’autisme dit « de bas niveau », où elles sont mieux repérées, « on peut penser que beaucoup manquent à l’appel ».

Historiquement, expliquent les chercheures, l’autisme a d’abord été considéré comme une condition ne touchant qu’exceptionnellement le sexe féminin. C’est sur une population de garçons que se sont construits les critères diagnostiques ont été élaborés à partir d'observations chez les garçons et les recherches ont principalement été menées avec des groupes de garçons, réduisant ainsi les chances de reconnaître les manifestations autistiques féminines.

Ce n'est que depuis quelques années que la communauté scientifique s’est vraiment emparée du sujet, rapportent-elles.

Par exemple, une étude intitulée « L’autisme au féminin » est menée par l'équipe de Laurent Mottron du département de psychiatrie de l’Université de Montréal (Québec) en collaboration avec l’École des hautes études en sciences sociales à Paris. Le recrutement de volontaires a démarré au début de cette année.

D’autres recherches, citent-elles, tentent d’adapter les outils de diagnostic au sexe féminin. Une équipe de chercheurs australiens finalise un questionnaire spécifique pour les jeunes filles, le Q-ASC (Questionnaire for autism spectrum conditions).

Sur le site The Conversation  : Ces femmes autistes qui s’ignorent.

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Psychomédia avec source : ONU.
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