Le risque de surdiagnostic est très élevé dans les programmes de dépistage du cancer du sein par mammographie, ont montré de nombreuses études dans les récentes années.

Un surdiagnostic se produit lorsqu'une femme reçoit un diagnostic de cancer du sein alors que l'évolution de l'anomalie détectée n'aurait pas causé de symptômes au cours de sa vie. Les femmes ainsi surdiagnostiquées subissent un traitement inutile (un "surtraitement") avec toutes les graves conséquences que cela intraîne.

Le surdiagnostic se produit parce que certaines tumeurs se développent si lentement qu'il leur faudrait plus que le temps d'une vie pour menacer la santé. Au niveau individuel, il n'y a présentement aucun moyen de distinguer les cas où les petites tumeurs détectées représentent une menace pour la santé et ceux où elles n'auraient jamais causé de symptômes (surdiagnostic).

Ainsi, plusieurs études statistiques indiquent que le nombre de femmes traitées suite aux campagnes de dépistage est beaucoup plus élevé que le nombre de vies sauvées. Mais, il n'est pas possible de savoir si une femme en particulier a été traitée pour un véritable cancer ou si elle est victime d'un surdiagnostic.

Les avantages et les risques de surdiagnostic des programmes de dépistage en quelques chiffres :

  • Avantage réduit : Sans dépistage, environ 5 femmes de 50 ans et plus sur 1000 mourront du cancer du sein dans les 10 prochaines années. Si ces 1000 femmes recevaient une mammographie de dépistage aux 2 ans à partir de 50 ans, le nombre de décès serait réduit de 1 seulement pour se chiffrer à 4, selon une étude publiée en avril 2014 dans le New England Journal of Medicine.

  • Une vie est sauvée au prix de 3 autres femmes traitées inutilement, selon une étude publiée dans le Lancet en 2012.

  • Chez un tiers (1/3) des femmes recevant un diagnostic de cancer du sein dans le cadre d'un programme de dépistage, il s'agit d'un surdiagnostic, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine en 2012. Une femme sur 3 (qui peut penser à tort que le dépistage lui a sauvé la vie) est ainsi victime d'un surtraitement (sans ce traitement elle n'aurait pas été affectée par un cancer du sein).

Plusieurs experts et associations déplorent que les diverses campagnes de dépistage, qui battent leur plein en ce mois d'octobre rose, ne sont pas assez informatives à ce sujet, ce qui ne permet pas aux femmes de prendre une décision éclairée.

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