Les tests d'analyse génomique des tumeurs du sein, qui permettent d'évaluer l'utilité probable d'une chimiothérapie, seront désormais remboursés en France, rapporte Le Figaro.

La chimiothérapie, qui comporte un lot d'effets indésirables, n'est pas utile chez toutes les femmes opérées pour un cancer du sein. Mais les examens cliniques et biologiques ne permettant pas toujours d'identifier dans quels cas elle peut l'être, le doute se traduit le plus souvent par une chimiothérapie préventive.

Le ministère français de la Santé vient de donner son feu vert au remboursement de tests génomiques permettant d'évaluer, à partir de la tumeur retirée sur une patiente, le risque de rechute et l'utilité prévisible d'un traitement. « C'est un grand pas en avant, se réjouit Christine Chomienne, directrice de la recherche à l'Institut national contre le cancer (Inca).

Tous les hôpitaux français peuvent désormais proposer ces tests pris en charge par l'État dans la limite de 1 850 euros. Ces tests génétiques, disponibles depuis 10 ans aux États-Unis, identifient les groupes de gènes affectés par des anomalies.

Ils sont utilisés pour des cancers du sein localisés et de petites tailles, avec peu ou pas de ganglions, précise Suzette Delaloge, présidente du groupe national sur le cancer, qui a coordonné en France un essai clinique portant sur un des tests, le MammaPrint.

Les résultats de cette étude viennent d'être présentés au congrès de l'Association américaine pour la recherche sur le cancer. Ils confirment, avec cinq ans de recul, que l'utilisation de la signature génomique se traduit par une diminution de la prescription de chimiothérapies, sans réduction des chances de survie. Sur les 1 550 femmes considérées comme à risque élevé de rechute selon les critères cliniques classiques, 46 % ont pu échapper au traitement grâce aux tests.

Le ministère de la Santé estime qu'environ 6000 femmes pourraient se voir proposer un test chaque année. La Haute Autorité de santé (HAS) doit encore préciser dans quels cas un recours à cet outil est recommandé. La prise en charge financière sera alors pérennisée.

Psychomédia avec source : Le Figaro.
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