Le cancer d'origine professionnelle est maintenant la principale cause de décès indemnisés liés au travail au Canada, excédant de loin les décès causés par les blessures et les troubles traumatiques, selon une étude, menée par le Centre de recherche sur le cancer d'origine professionnelle, publiée dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) Open.

Ann Del Bianco de l'Université York (Toronto) et Paul A. Demers de l'Université de Toronto ont analysé des données de 1997 à 2010 provenant de l'Association des commissions d'indemnisation des accidentés du travail du Canada et de la Société canadienne du cancer.

L'indemnisation dans le cas des cancers d'origine professionnelle au Canada a augmenté au cours des dernières années, particulièrement en Ontario où on compte maintenant plus de deux décès par cancer d'origine professionnelle pour chaque décès causé par des blessures traumatiques. (1)

À l'échelle du Canada, les industries à risque élevé sont les industries manufacturières, l'industrie de la construction, l'exploitation minière et, plus récemment, les services gouvernementaux (ce qui serait attribuable à l'augmentation du nombre de demandes présentées par les pompiers de l'Ontario).

Les décès causés par le cancer du poumon et le mésothéliome liés à l'exposition à l'amiante comptaient pour 70 % de l'augmentation des demandes d'indemnisation acceptées relatives aux décès liés au travail.

Bien que l'utilisation de l'amiante ait considérablement diminué, des travailleurs dans la rénovation, l'entretien et la démolition de bâtiments peuvent être susceptibles d'être exposés à l'amiante. Les cancers liés à l'amiante présentent une longue période de latence et peuvent apparaître jusqu'à 40 ans après l'exposition, ce qui pose de sérieux problèmes aux personnes qui tentent d'obtenir une indemnisation.

Étant donné que les cancers d'origine professionnelle ne sont souvent pas reconnus et déclarés, les demandes d'indemnisation ne représenteraient qu'une fraction du fardeau réel lié à ce problème.

(1) Les règles des commissions d'indemnisation des accidentés du travail varient de façon importante entre les diverses sphères de compétence, ce qui a une incidence sur l'admissibilité des demandes. De plus, les provinces peuvent recueillir les données statistiques de façon différente.

Psychomédia avec sources: Centre canadien d'hygiène et de sécurité du travail, CMAJ Open. Tous droits réservés