Deuxième film du Bruxellois Joachim Lafosse qui s'est vu décerné le Grand prix du festival Premiers plans d'Angers en janvier avec la comédie Ça rend heureux. Il s'agit cette fois d'un drame, d'un presque huis clos familial dont les protagonistes sont trois. "Deux fils, Thierry et François (les frères Jérémie et Yannick Rénier), âgés d'un peu plus de 20 ans, et leur mère, Pascale (Isabelle Huppert).

Ils vivent dans une belle maison isolée dans la campagne belge. Les garçons (...) passent leur temps devant la télé et les jeux vidéo. Thierry, censé aller en fac, François qui ne cherche pas de boulot, Pascale qui se traîne au travail à contre-coeur. Le soir, ils se retrouvent à table, discutent, se dissipent.

(...) Pascale rêve de partir loin avec son voisin et amant, Jan , un cuisinier flamand. Du coup, elle veut vendre la maison. Cette nouvelle apparaît comme une catastrophe à ses fils. Les repas vont désormais se transformer en affrontements." (Libération)

Le réalisateur "travaille une matière dont aucun résumé ne saurait rendre compte. Longs plans dans le salon, la caméra du côté de la télé, que regardent sans la voir les habitants de la maison, fixité du filmage des scènes de repas, où souvent ce qui n'est pas dit importe davantage que les mots entendus, où chacun paraît vouloir que le temps s'arrête, désir dérisoire d'empêcher l'inéluctable, à tout le moins de le retarder." (Le Nouvel Obserateur)

Les relations sont problématiques: "L'un des fils Jérémie Renier (...) s'est autoproclamé gardien du temple. Répressif et colérique, il a pris la place du père. Il entraîne son frère (...) dans une spirale d'ingratitude, de machisme et d'humiliation. Ces pique-assiette jugent leur mère avec un oeil impitoyable. Brocardent sa nouvelle coiffure, ridiculisent sa sexualité. Tour à tour enjouée et soumise, effrontée et résignée, indifférente, masochiste, indocile (...), celle-ci doit presque s'excuser de fréquenter un voisin, demander une permission de sortir. Les rôles sont inversés." (Le Monde)

" ... un conte cruel... qui dit, entre autres, que les parents ne devraient pas jouer à se haïr devant leurs enfants." (Libération)

Sources:
Libération, 21 février 2007
Le Nouvel Observateur, 22 février 2007
Le Monde, 20 février 2007