Pascal Clément, ministre de la Justice, a inauguré hier, à Meyzieu (région Rhone Alpes), le premier de sept établissements pénitentiaires pour les 13-18 ans. L'établissement doit accueillir en juin 60 jeunes détenus.

C'est une fierté, a déclaré le ministre, parce que nous voulions sortir les mineurs des prisons pour adultes", a déclaré le ministre.

"Bien sûr qu'il faut des prisons dans la société, mais des prisons qui soient humanistes, qui soient orientées vers la réinsertion car en France la prison à vie, cela n'existe pas", a-t-il commenté.

Il a rappelé dans son discours "qu'à l'égard des primo-délinquants, c’est la réparation pénale qui demeure privilégiée. En 2005, 28 000 mesures ont été exécutées. Elles permettent aux mineurs de comprendre la gravité de leur acte et de remédier aux préjudices qu’ils ont occasionnés.

Les magistrats de la jeunesse peuvent aussi placer les mineurs dans des foyers classiques, des centres de placement immédiats, des centres éducatifs renforcés ou encore des centres éducatifs fermés.Aujourd’hui, 25 CEF sont ouverts. Ils seront 46 fin 2007.

La spécificité de la justice des mineurs ne signifie en effet pas que l’éloignement et l’emprisonnement des plus dangereux d’entre eux soient toujours à proscrire. Dans un lieu séparé des majeurs, tourné vers l’éducatif et la réinsertion, ils pourront faire l’apprentissage des règles fondamentales de vie en société grâce à un encadrement renforcé. (...)

Pour 60 jeunes, plus de 120 fonctionnaires assureront un encadrement 7 jours sur 7, de 7h30 à 21h30, permettant vingt heures d’enseignement général et technique et une quarantaine d’heures d’activités sportives et éducatives hebdomadaires."

Les éducateurs spécialisés et les syndicats de magistrats ont critiqué cette inauguration qui témoigne selon eux d'une politique privilégiant "toujours plus d'enfermement".

Pour le syndicat d'éducateurs spécialisés SNPES-PJJ, affilié à la FSU, "les moyens existants sont sacrifiés au profit de ces nouvelles orientations". Les conséquences sont que "des foyers éducatifs, jugés non rentables, ferment; des mesures éducatives en milieu ouvert restent en attente plusieurs mois; les crédits pour les structures travaillant pour l'insertion sociale et professionnelle des jeunes sont amputés".

Le SNPES-PJJ/FSU, le syndicat des magistrats et d'autres organisations et syndicats (Ligue des droits de l'Homme, Observatoire international des prisons, FSU, CGT, Solidaires...) ont annoncé qu'ils allaient organiser une semaine d'action du 19 au 24 mars, "pour dénoncer la construction des établissements pénitentiaires pour mineurs et combattre une politique de "toujours plus d'enfermement".

Sources: Le Monde TF1 (lci.fr)