Un gène dont le lien avec la dépression est déjà connu est également lié à des "ressources psychologiques" ou attitudes, suggérant que ces dernières jouent un rôle important pour éviter ou surmonter la dépression, selon une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Cette étude serait, selon les chercheurs, la première à identifier un gène lié à des ressources psychologiques.

Shelley E. Taylor et Shimon Saphire-Bernstein de l'Université de Californie à Los Angeles ont mené cette étude (avec 326 personnes) afin de vérifier si certaines ressources psychologiques peuvent expliquer le lien de ce gène avec la dépression.

Ils ont découvert que le gène qui contrôle le récepteur de l'hormone ocytocine (OXTR) est lié à l'optimisme, l'estime de soi et le sentiment d'avoir le contrôle sur sa propre vie. L'ocytocine est une hormone dont les niveaux augmentent en réponse au stress. Elle est liée à des compétences sociales telles que l'empathie et l'appréciation de la compagnie des autres.

L'effet du gène sur les symptômes dépressifs était pleinement expliqué par les ressources psychologiques liées à ce gène, ont-ils constaté.

Des études ont suggéré que les personnes portant une certaine variante du gène ont une plus grande sensibilité au stress, de moins bonnes habiletés sociales et une moins bonne santé mentale. La présente étude montre qu'elles ont des niveaux plus faibles d'optimisme, d'estime de soi et de symptômes dépressifs. Mais elles peuvent apprendre à surmonter la dépression et gérer le stress, soulignent les chercheurs.

Ce gène est un facteur qui influe sur les ressources psychologiques et la dépression, mais il ne détermine pas tout, soulignent les chercheurs. Plusieurs autres facteurs interviennent. Une enfance fournissant un bon soutien, de bonnes relations, des amis et d'autres gènes jouent également un rôle dans le développement des ressources psychologiques, précisent-ils.

Cette étude implique qu'il peut être bénéfique de s'entraîner à être plus optimiste, à avoir une meilleure estime de soi et un meilleur sentiment de maîtrise de sa vie afin d'améliorer ses capacité de faire face aux événements stressants, estiment-ils.

J'ai d'abord supposé que la biologie détermine en grande partie le comportement, et ce fut une surprise intéressante de voir comment les relations sociales forgent clairement la biologie sous-jacente, même au niveau de l'expression des gènes, écrivait Shelley E. Taylor dans son livre de 2002, The Tending Instinct: How Nurturing Is Essential to Who We Are and How We Live. Au premier rang de ces forces sociales sont les façons dont les gens prennent soin les uns des autres et s'occupent des besoins d'autrui. Une relation chaleureuse et nourricière dans l'enfance, comme les mères ont souvent avec leurs enfants, est aussi vitale pour le développement que le calcium pour les os.