Une alimentation riche en graisse déséquilibre la flore intestinale, laquelle influence la façon dont l’organisme développe des maladies métaboliques comme le diabète, selon une étude française publiée dans la revue Gut.

La flore intestinale regroupe environ mille espèces bactériennes. Chaque personne est dotée d’une flore intestinale spécifique et d’un métabolisme qui diffère selon le régime alimentaire suivi.

Des études précédentes ont montré, chez la souris, qu’une alimentation riche en graisse peut déséquilibrer la flore intestinale, entrainant ainsi des maladies métaboliques telles que le diabète ou l’obésité.

Rémy Burcelin et Matteo Serino de l'Inserm (Université Toulouse III - Paul Sabatier) ont, avec leurs collègues, étudié l’effet d’une alimentation grasse sur la flore intestinale de souris. La plupart d’entre-elles sont devenues diabétiques en restant maigres mais quelques-unes, toujours maigres, sont restées non-diabétiques.

La flore intestinale des souris maigres diabétiques était principalement composée de bactéries de type Bacteroidetes et celle des souris maigres non diabétiques, de bactéries Firmicutes.

La flore intestinale d’un groupe de souris a ensuite été influencée par l'ajout de fibres alimentaires (des gluco-oligosaccharides) au régime riche en graisse. Leur métabolisme est devenu proche de celui des souris maigres non diabétiques même si leur flore est devenue très différente.

Les bactéries de la flore intestinale pourraient prédire le diabète, résument les chercheurs. Et, il est possible qu’une supplémentation en fibre, ciblant cette flore, empêche l’apparition de maladies métaboliques même en cas de régime riche en graisse, estiment-ils.

En 2011, un corsortium de chercheurs européens a identifié trois grands types d'écosystème de la flore intestinale chez l'humain. La découverte ouvrait des perspectives de recherches thérapeutiques pour le diabète, l'obésité, les maladies inflammatoires de l'intestin, comme la maladie de Crohn, et les allergies alimentaires, estimaient les chercheurs.

Psychomédia avec source: Inserm.
Tous droits réservés.