Baisser le thermostat de quelques degrés la nuit favoriserait le développement des graisses brunes et le contrôle du diabète, selon une étude publiée dans la revue Diabetes.

Deux types de graisses se trouvent dans l'organisme: la blanche et la brune. Cette dernière se trouve en très petite quantité dans le cou. Alors qu'il était considéré jusqu'à récemment que la graisse brune ne se trouvait que chez les enfants, des études récentes ont détecté de petits dépôts dans le cou chez les adultes.

Les graisses brunes (ou tissus adipeux bruns) sont métaboliquement actives. Les personnes qui ont des niveaux plus élevés de ces graisses ont un meilleur contrôle des niveaux de sucre dans le sang (glycémie), une meilleure sensibilité à l'insuline et un métabolisme plus efficace pour brûler les graisses blanches accumulées.

Francesco S. Celi du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases américain et ses collègues ont mené cette étude avec 5 jeunes hommes en santé qui ont dormi, avec une légère couverture, dans des chambres ayant une température contrôlée de 24°C pendant un mois. Il s'agit d'une température normale ne suscitant pas de réponse d'adaptation de l'organisme.

Pendant un deuxième mois, les chambres étaient rafraîchies à 19°C afin de stimuler l’activité des graisses brunes mais sans provoquer de frissons qui surviennent normalement à des températures plus froides. Pendant un 3e mois, la température était rétablie à 24°C, puis pendant un 4e mois, elle était élevée à 27°C. Les participants menaient leur vie normale pendant la journée.

Après un mois de nuits à 19°, le volume de graisse brune des participants avait presque doublé. Leur dépense d'énergie (calories) était augmentée, leur sensibilité à l'insuline était améliorée et leur niveau de glucose sanguin était diminué.

Ces changements étaient légers mais significatifs, note le chercheur. Ces avantages métaboliques peuvent sur un long terme diminuer le risque de diabète et d'autres troubles métaboliques.

Ces améliorations étaient annulées après les 4 semaines à dormir dans une chambre à 27°; les participants avaient alors moins de graisse brune qu'au début de l'étude.

Ces résultats signifient, souligne le chercheur, qu'il est possible, presque sans effort, de modifier sa santé métabolique en baissant le thermostat de la chambre à coucher de quelques degrés.

Psychomédia avec sources: New York Times, Diabetes
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