L’existence d’un « trouble du jeu vidéo », ou addiction aux jeux vidéo (« gaming disorder »), vient d'être reconnue officiellement par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans sa 11e édition de la Classification internationale des maladies (CIM-11).

De son côté, l'American Psychiatric Association (APA) a proposé, en 2013, des critères diagnostiques pour un « trouble du jeu vidéo sur Internet » dans sa 5e édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5).

Ce trouble n'est pas officiellement adopté par l'APA mais présenté comme nécessitant des recherches supplémentaires avant une éventuelle adoption officielle.

Les critères proposés, tout comme ceux de l'OMS, sont inspirés de ceux utilisés pour diagnostiquer les troubles de l'utilisation de l'alcool et des drogues.

Les voici (traduction libre de Psychomédia) :

Utilisation persistante et récurrente d'Internet pour s'adonner à des jeux, souvent avec d'autres joueurs, ce qui entraîne une perturbation ou une détresse cliniquement significative, comme l'indiquent cinq (ou plus) des éléments suivants au cours d'une période de 12 mois :

  1. Préoccupation concernant les jeux sur Internet. (La personne pense aux activités de jeu antérieures ou anticipe la prochaine séance de jeu ; le jeu sur Internet devient l'activité dominante dans la vie quotidienne).

    Note : Ce trouble est distinct du jeu d'argent et de hasard sur Internet, qui est inclus dans le trouble du jeu d'argent et de hasard.

  2. Symptômes de sevrage lorsque les jeux sur Internet sont écartés. (Ces symptômes sont généralement décrits comme de l'irritabilité, de l'anxiété ou de la tristesse.)

  3. Tolérance - la nécessité de consacrer de plus en plus de temps aux jeux sur Internet.

  4. Tentatives infructueuses pour contrôler la participation aux jeux sur Internet.

  5. Perte d'intérêt pour des loisirs et divertissements antérieurs en conséquence des jeux sur Internet et à l'exception de ceux-ci.

  6. Utilisation excessive et continue des jeux sur Internet malgré la connaissance des problèmes psychosociaux qui en résultent.

  7. A trompé des membres de la famille, des thérapeutes ou d'autres personnes en ce qui a trait à la quantité de jeux sur Internet.

  8. Utilisation de jeux sur Internet pour fuir ou soulager une humeur négative (p. ex. sentiments d'impuissance, de culpabilité, d'anxiété).

  9. A mis en péril ou perdu une relation importante, un emploi ou une possibilité d'éducation ou de carrière en raison de sa participation à des jeux sur Internet.

  10. Note : Seuls les jeux Internet sans jeu de hasard sont inclus dans ce trouble. L'utilisation d'Internet pour des activités obligatoires dans une entreprise ou une profession n'est pas incluse ; le trouble n'est pas non plus destiné à inclure d'autres utilisations récréatives ou sociales de l'Internet. De même, les sites Internet à caractère sexuel sont exclus.

Spécification de la sévérité actuelle :

Le trouble peut être léger, modéré ou sévère, selon le degré de perturbation des activités normales. Les personnes atteintes d'un trouble moins sévère peuvent présenter moins de symptômes et de perturbation dans leur vie. Les personnes atteintes d'un trouble sévère passeront plus d'heures sur l'ordinateur et auront des pertes plus sévères de relations ou de possibilités de carrière ou d'études.

Des chercheurs ont publié un test de 20 questions qui évalue le trouble selon ces critères : TEST : Pourriez-vous être atteint du « trouble d'addiction au jeu vidéo » ?

Pour plus d'informations sur le trouble du jeu vidéo, voyez les liens plus bas.

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