L'amnésie dissociative est, selon le DSM-5 (1), un trouble dissociatif, « caractérisé par une incapacité à se rappeler des informations autobiographiques. L’amnésie peut être localisée (c.-à-d. un événement ou une période de temps), sélective (c.-à-d. un aspect spécifique d’un événement) ou bien globale (c.-à-d. l’identité et l’histoire personnelle). »

« Fondamentalement, l’amnésie dissociative consiste en une incapacité à se rappeler des informations autobiographiques qui ne peut pas se réduire à un oubli banal.  »

« Elle peut ou non impliquer un voyage intentionnel ou bien un comportement d’errance dans un état de perplexité (c.-à-d. une fugue).

Bien que certains sujets souffrant d’amnésie s’aperçoivent vite qu’il “leur manque une période de temps” ou bien qu’ils ont un trou de mémoire, la plupart des individus souffrant d’un trouble dissociatif ne sont pas conscients initialement de leurs amnésies.

Ils ne prennent conscience de leur amnésie que lorsqu’ils oublient leur identité ou bien lorsque les circonstances les amènent à réaliser qu’il leur manque des informations autobiographiques (p. ex. lorsqu’ils découvrent la preuve que des événements qu’ils ne peuvent pas se rappeler ont eu lieu ou lorsque d’autres personnes leur parlent ou bien les interrogent sur des événements dont ils ne peuvent pas se souvenir). Tant que ces circonstances ne se sont pas présentées, ces sujets ont une “amnésie de leur amnésie”.

L’amnésie est une caractéristique essentielle de l’amnésie dissociative ; l’amnésie localisée ou sélective est plus fréquente, l’amnésie globale rare. La fugue dissociative est rare chez les individus souffrant d’amnésie dissociative mais fréquente dans le trouble dissociatif de l’identité. »

Critères diagnostiques

Voici les critères diagnostiques du DSM-5 :

  1. « Incapacité de se rappeler des informations autobiographiques importantes, habituellement traumatiques ou stressantes, qui ne peut pas être un oubli banal.

    N.B. : L’amnésie dissociative consiste en une amnésie localisée ou sélective pour un ou plusieurs événements spécifiques ; ou bien en une amnésie globale de son identité et de son histoire.

  2. Les symptômes sont à l’origine d’une détresse cliniquement significative ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

  3. La perturbation n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. l’alcool ou d’autres drogues donnant lieu à un abus, un médicament) ou à une autre affection neurologique ou médicale (p. ex. des crises comitiales partielles complexes, une amnésie globale transitoire [ictus amnésique], les séquelles d’un traumatisme crânien ou cérébral fermé, une autre maladie neurologique).

  4. La perturbation ne s’explique pas mieux par un trouble dissociatif de l’identité, un trouble stress post-traumatique, un trouble stress aigu, un trouble à symptomatologie somatique, un trouble neurocognitif majeur ou léger. »

Spécificateur

« Le diagnostic spécifie si l'amnésie dissociative se produit sans fugue dissociative ou avec fugue dissociative : Voyage apparemment intentionnel ou errance en état de perplexité associés à une amnésie de son identité ou d’autres informations autobiographiques importantes. »

Prévalence

« La prévalence sur 12 mois de l’amnésie dissociative chez l’adulte dans une étude américaine portant sur une population générale de petite taille était de 1,8 % (1,0 % chez l’homme, 2,6 % chez la femme). »

Autres troubles dissociatifs

D'autres troubles dissociatifs sont la dépersonnalisation et/ou déréalisation et le trouble dissociatif de l’identité.

(1) DSM-5, 5e édition du « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders », American Psychiatric Association, 2013. Traduction française : Masson, 2015. La première édition du DSM a été publiée en 1952.

Psychomédia avec source : DSM-5.
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