La députée UMP Edwige Antier, élue de Paris et pédiatre, a annoncé dans un interview au Parisien - Aujourd'hui en France qu'elle va déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée.

En 2006 l’Assemblée générale des Nations Unies a fixé 2009 comme date butoir pour l'abolition des châtiments corporels dans tous les pays du monde afin d'harmoniser les politiques qui, dans ce domaine, sont très variables d'un pays à l'autre. À ce jour, 23 pays sur 192 ont interdit les fessées, gifles et autres tapes, et 24 ont promis d'effectuer la réforme dès que possible.
En 2008, le Conseil de l'Europe a mené une campagne appelant ses Etats membres à interdire la fessée. Jusqu'à maintenant 18 pays sur 47 l'ont fait.

"Plus on lève la main sur un enfant, plus il devient agressif (...) On ne peut plus laisser entendre que ce n'est pas grave ou, même pire, que ça a une vertu éducative alors que c'est exactement le contraire", estime la députée. "Il ne s'agit pas d'envoyer les parents en prison ni de les en menacer". Elle propose d'inscrire l'interdiction de la fessée non pas dans le Code pénal mais dans le Code civil comme l'Allemagne l'a fait.

"L'article serait lu aux parents lors du mariage. Une loi, c'est dire que l'Etat pose une interdiction. Et la faire connaître, c'est changer les mentalités. Quand la Suède a interdit (la fessée) en 1979, 70% des parents y étaient opposés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 10%", fait-elle valoir.

"Si la France est à la traîne, c’est qu’on s’y refuse à prendre une décision impopulaire, qui se mêle de ce qui se passe en famille", dit-elle. "Mais la protection de l’enfant n’est pas qu’affaire de sphère privée."

Illustration: Campagne "Construire une Europe pour et avec les enfants" 2006-2008.

Psychomédia avec sources:
Le Parisien
leJDD.fr