Les Français sont toujours contre, à 82%, une loi interdisant la fessée alors que 17% sont pour, selon un sondage TNS Sofres publié par Dimanche Ouest France. Ce dernier, réalisé les 19 et 20 novembre sur un échantillon de 1.000 personnes, survient après que la députée Edwige Antier eut annoncé son intention de déposer une proposition de loi pour interdire les châtiments corporels.

Plus de la moitié des répondants (52%) considère que la fessée est un "un geste qu'il faut éviter". Un peu moins de la moitié (45%) pense qu'il faut l'utiliser "car cela apprend à l'enfant le respect de l'autorité". À la question "donnez-vous ou avez-vous donné la fessée à vos enfants?", 67% répondent "oui", dont 46% "exceptionnellement" et 2% "souvent".

"Plus on lève la main sur un enfant, plus il devient agressif", argumente Mme Antier, pédiatre. "On ne peut plus laisser entendre que ce n'est pas grave ou, même pire, que ça a une vertu éducative alors que c'est exactement le contraire", estime-t-elle. "Il ne s'agit pas d'envoyer les parents en prison ni de les en menacer". Mais la protection de l’enfant n’est pas qu’affaire de sphère privée. Elle propose d'inscrire l'interdiction de la fessée non pas dans le Code pénal mais dans le Code civil comme l'Allemagne l'a fait.

Passer une loi et la faire connaître aide à changer les mentalités, dit-elle. Quand la Suède a interdit la fessée en 1979, 70% des parents y étaient opposés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 10%", fait-elle valoir.

En 2008, le Conseil de l'Europe a appelé ses États membres à interdire la fessée. Jusqu'à maintenant 18 États sur 47 l'ont déjà fait.

En 2006, l’Assemblée générale des Nations Unies a fixé 2009 comme date butoir pour l'abolition des châtiments corporels dans tous les pays du monde. À ce jour, 23 pays sur 192 l'ont fait.

Illustration: Campagne "Construire une Europe pour et avec les enfants" 2006-2008.

Psychomédia avec source:
Le Nouvel Observateur