Le Bureau régional européen de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a présenté, le 8 octobre, des recommandations pour la protection de la santé contre la pollution sonore nocturne (1).

La nouvelle limite indiquée pour la protection de la santé est une exposition nocturne annuelle moyenne ne dépassant pas les 40 décibels (dB), ce qui correspond au bruit émis dans une rue tranquille d’un quartier résidentiel.
Les dormeurs exposés toute l’année à des niveaux plus élevés peuvent subir de légers effets sur la santé, tels que troubles du sommeil et insomnie.

Être exposé durant une longue période à des niveaux moyens supérieurs à 55 dB, ce qui équivaut au bruit d’une rue fréquentée, peut faire monter la tension artérielle et provoquer des crises cardiaques. Un Européen sur cinq est régulièrement exposé à de tels niveaux de bruit.

« Le bruit s’est imposé comme la principale nuisance environnementale en Europe, et la population se plaint de plus en plus souvent d’un bruit excessif. Ces nouvelles recommandations aideront les pays à prendre conscience des problèmes en rapport avec le bruit et la santé, et à s’attaquer à ces problèmes », a déclaré le docteur Srdan Matic, chef de l’ unité Maladies non transmissibles et environnement au Bureau régional de l’OMS pour l’Europe.

Trente-cinq scientifiques issus des disciplines médicale et acoustique, ainsi que des partenaires tels que la Commission européenne, ont participé à l’élaboration de ces recommandations.

Les études récentes font clairement le lien entre une exposition à des bruits nocturnes et des problèmes de santé. Le bruit peut aggraver d’importants problèmes de santé, particulièrement à cause de ses effets sur le sommeil et des rapports entre le sommeil et la santé. Lorsque l’on dort, les oreilles, le cerveau et le corps continuent de réagir aux sons. Les troubles du sommeil et désagréments subis pendant la nuit sont les premiers effets du bruit nocturne, et peuvent entraîner des problèmes mentaux.

Les effets du bruit peuvent même déclencher prématurément la maladie et la mort. Le bruit nocturne émis par des avions peut faire augmenter la tension artérielle, même s’il ne réveille pas la personne. Le bruit risque d’être plus nocif lorsque la personne essaie de s’endormir ou de se réveiller. Des études récentes montrent que c’est le bruit des avions aux premières heures du matin qui est le plus nocif pour l’augmentation du rythme cardiaque.

Certains groupes sont plus vulnérables au bruit. Comme les enfants passent plus de temps au lit que les adultes, ils sont plus exposés au bruit nocturne. Les personnes souffrant de maladies chroniques et les seniors sont plus sensibles aux perturbations.

Ces recommandations constituent un complément à la récente directive de l’Union européenne sur le bruit ambiant qui requiert des pays qu’ils cartographient les endroits les plus bruyants et limitent l’exposition de l’homme au bruit, mais ne va pas jusqu’à fixer de limites.

(1) Night noise guidelines for Europe, (Copenhagen, WHO Regional Office for Europe, 2009)

Psychomédia avec source: OMS