La pollution urbaine aurait des effets néfastes sur le cœur chez les personnes en santé, selon une étude française publiée dans l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine.

Des chercheurs du CNRS et de l'Inserm ont montré, sur des rongeurs en santé, l'effet néfaste d'une exposition prolongée au monoxyde de carbone (CO) sur la morphologie et le fonctionnement cardiaque. Ces résultats sont potentiellement extrapolables à l'humain, considèrent les chercheurs.

Des études épidémiologiques relient la pollution atmosphérique urbaine au CO à des accidents cardiovasculaires et à un risque accru de mortalité cardiaque, chez des personnes fragilisées par une pathologie sous-jacente, indiquent les chercheurs. Mais les effets du CO sont mal connus chez les personnes en santé.

Les chercheurs ont exposé des rats en bonne santé pendant 4 semaines à de l'air pur ou à de l'air contenant du CO à un niveau reproduisant la pollution urbaine.

La pollution chronique au CO entraînait des changements de la morphologie et de la fonction cardiaque. "Chez les rats du groupe CO, on observe en effet des différences au niveau du ventricule gauche, ainsi que des signes de stress et de remodelage cardiaque localisés. Au niveau cellulaire, les cardiomyocytes présentent des défauts de contractilité et des troubles du rythme. Un état «hyperadrénergique» modéré, révélateur d'un état de stress et connu pour son implication dans le développement de l'hypertrophie cardiaque et de la fibrose, de tachycardies, et de risques de mort subite cardiaque, est également observé. Enfin, un dysfonctionnement des échanges calciques dans les cardiomyocytes est également mis en évidence, pouvant déclencher des extrasystoles et des tachycardies ventriculaires à risque de mort subite."

En ce qui concerne l'homme en santé, des résultats préliminaires semblent montrer qu'il existe une corrélation entre le taux de carboxy-hémoglobine dans le sang, représentatif du CO atmosphérique, et la survenue d'évènements arythmiques après un test d'effort.

Psychomédia avec source:
CNRS (Communiqué de presse)