Une étude canadienne, publiée en 2002, montrait que la mortalité dans les villes augmente de 1,7% quand le taux de monoxyde de carbone (CO) atmosphérique croît de 1,1 ppm, une faible augmentation puisque la concentration de CO dans les grandes villes varie entre 2 et 40 ppm avec des pics pouvant atteindre 200 ppm.

Des chercheurs des universités de Montpellier et d’Avignon ont montré, dans une étude publiée dans l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, les effets de la pollution au CO sur le cœur chez des rongeurs. Ces résultats sont potentiellement extrapolables à l'humain, considèrent-ils.

Ils ont exposé des rats en santé à de l’air contenant du CO à un niveau similaire à celui d’une ville polluée. « Après quatre semaines, le cœur des rats est plus gros et il présente des signes de stress. En examinant les briques cellulaires du myocarde appelées cardiomyocytes, nous avons constaté que celles-ci ne se contractaient plus normalement. De ce fait, les rats présentent plus de troubles du rythme cardiaque, ce qui à long terme provoque des morts subites » explique Sylvain Richard, directeur de recherche à l’Inserm et co-auteur de cette étude. Et, les conséquences d’un infarctus chez ces rats exposés au monoxyde de carbone sont plus graves.

Le monoxyde de carbone n'est pas le seul polluant urbain entraînant une hausse des décès de cause cardiaque. En février 2009, l'Institut de Veille sanitaire (InVS) a rendu publics les résultats d'une étude menée dans 9 villes de France qui montraient que les taux de mortalité augmentaient avec les niveaux de dioxyde d'azote (NO2), d'ozone (O3) et de particules (PM10).

En janvier 2010 une étude suisse montrait une augmentation des hospitalisations d'urgences cardiovasculaires et du nombre d'infarctus liée à l'augmentation des particules fines.

Psychomédia avec source: Le Nouvel Observateur, CNRS (Communiqué de presse)
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