Il serait prudent, laisse penser un avis de Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) rendu public ce mardi, de ne pas vivre près de lignes à haute tension.

Notant que des études montrent des "associations statistiques claires" entre champs électromagnétiques et santé mais qu'"aucun lien de cause à effet n'a non plus été clairement identifié", l'agence préconise de poursuivre les études ainsi qu'une mesure relevant du principe de précaution.

Elle recommande de ne pas installer de lignes à très haute tension à moins de 100 mètres des établissements accueillant des populations fragiles, comme les hôpitaux ou les écoles, et de ne pas aménager de tels établissements près de ces lignes. (Aux familles de tirer leurs conclusions sur les principes de précaution qu'elles souhaiteraient appliquer. - NDLR)

Elle note que des "associations statistiques claires" ont été "identifiées par plusieurs études entre l'exposition à (ces) champs" et des leucémies infantiles. Par ailleurs, "l'hypothèse de l'implication de ces champs dans des pathologies neurodégénératives (maladie d'Alzheimer et sclérose latérale amyotrophique) a été rapportée, notamment dans une méta-analyse (analyse de plusieurs études - NDLR) traitant des expositions professionnelles, et ne peut être écartée".

Mais "aucun mécanisme d'action n'a pu être décrit et aucun lien de cause à effet n'a non plus été clairement identifié", elle plaide donc pour la mise en place d'analyses épidémiologiques "plus fines" avec une meilleure caractérisation de l'exposition. Elle suggère aussi de renforcer la recherche sur les causes possibles des leucémies survenant chez les enfants et recommande des études ciblant les travailleurs, exposés à de plus forts niveaux.

Elle précise que ses experts partagent les conclusions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) selon lesquelles "les preuves scientifiques d'un effet à long terme sont insuffisantes pour justifier une modification des valeurs limites d'exposition actuelles".

"Dans l'attente de la publication de nouvelles études", recommande l'agence, un effort doit être réalisé pour informer le public sur le risque sanitaire débattu (...)."

L'Afsset a été saisie en juin 2008 par les ministères en charge de la santé, de l'environnement et du travail pour conduire une expertise sur ces champs émis par les lignes électriques ou certains appareils électroménagers et, en milieu professionnel, écrans d'ordinateur, équipement de soudage, chauffage par induction ou encore transformateurs. Il lui était demandé de réaliser une synthèse des travaux de l'expertise internationale et de proposer des recommandations de quantification de l'exposition de la population à ces champs.

Psychomédia avec sources: Afsset, Le Nouvel Observateur (AP).
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