L'exposition à certains produits chimiques en milieu de travail, alors que les femmes sont encore jeunes, augmenterait considérablement le risque de cancer du sein après la ménopause, selon une étude menée à l'Institut de recherche en santé publique de l'Université de Montréal, publiée dans le journal Occupational and Environmental Medicine.

France Labrèche et ses collègues ont analysé les dossiers de 1169 Canadiennes atteintes de cancer, âgées de 50 à 75 ans.
La moitié avait un cancer du sein et l'autre moitié des cancers d'autres types. Des chimistes ont établi leur exposition au travail à environ 300 substances.

Le risque était plus élevé chez les femmes exposées aux fibres synthétiques telles que l'acrylique et le nylon ainsi qu'à des produits pétroliers. Il était plus élevé lorsque les femmes étaient exposées avant l'âge de 36 ans. Chez les jeunes femmes, les cellules des tissus mammaires sont actives et sensibles aux produits chimiques dangereux, indiquent les auteurs.

Pour chaque 10 ans d'exposition aux fibres d'acrylique, le risque était 8 fois plus élevé alors que pour les fibres de nylon, il était doublé. Les fibres de rayonne et de laine étaient aussi associées à une augmentation du risque.

Les fibres synthétiques sont généralement traitées avec plusieurs produits chimiques tels que des retardateurs de flammes de la famille des organophosphates, des agents délustrants et des teintures, dont certains ont des propriétés estrogéniques et peuvent être cancérigènes, indiquent les chercheurs.

Une exposition précoce à des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) provenant de produits de pétrole étaient aussi associée à une augmentation du ris que de cancer du sein.

Bien que ces résultats ne soient pas parfaitement concluants, ils sont cohérents avec la théorie qui veut que le tissu mammaire soit plus sensible aux toxines chimiques chez les femmes de moins de 40 ans, estiment les auteurs.

Psychomédia avec sources: Radio-Canada, Medpage Today
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