Des chercheurs ont identifié 7 types de substances chimiques qu'il faudrait éviter le plus possible afin de prévenir le cancer du sein, car elles causent des tumeurs chez les animaux et plusieurs femmes y sont exposées. Les résultats de leurs travaux paraissent dans la revue Environmental Health Perspectives publiée par les National Institutes of Health américains.

L'étude montre qu'il s'avère que lorsque des produits chimiques causent un cancer mammaire chez le rat, des études confirment souvent que ces mêmes produits sont associés au cancer du sein chez les femmes.

Ruthann Rudel du Silent Spring Institute (SSI) et ses collègues ont réalisé une revue des données toxicologiques et des biomarqueurs pertinents pour le cancer du sein humain.

"Malheureusement, le lien entre les produits chimiques toxiques et le cancer du sein a été largement ignoré", dit Julia Brody, coauteure. "Réduire les expositions aux produits chimiques pourrait sauver de nombreuses vies". (Ce qui n'est malheureusement pas le cas des programmes de dépistage qui coûtent une fortune.) "Lorsque vous parlez à des gens de la prévention du cancer du sein, l'exposition chimique n'est souvent même pas sur leur radar. Les études qui traitent de l'exposition aux produits toxiques ne représentent qu'une goutte de tout l'argent dépensé sur le cancer du sein."

Voici la liste de ces types de substances dressée dans le communiqué du SSI. Les deux premiers de cette liste, est-il souligné, sont parmi les sources les plus importantes de substances cancérogènes pour la glande mammaire.

  • l'essence ; les sources d'exposition sont omniprésentes : véhicules, équipement de pelouse… ;

  • les substances chimiques formées par la combustion, par exemple, le benzène et le butadiène ; se trouvent notamment dans la fumée de tabac et les aliments carbonisés ou brûlés ;

  • les solvants tels que le chlorure de méthylène et d'autres solvants organiques halogénés utilisés dans les détachants, les nettoyants spécialisés et les dégraisseurs industriels ;

  • les hormones pharmaceutiques telles que la thérapie hormonale de substitution utilisée pour le traitement des symptômes de la ménopause ;

  • certains retardateurs de flamme ;

  • une substance utilisée dans les textiles antitaches et les revêtements anti-adhérents ;

  • le styrène, qui est présent dans la fumée de tabac et est utilisé dans la fabrication de la mousse de polystyrène (styrofoam).

L'eau potable peut contenir des substances cancérigènes pour la glande mammaire, soulignent les chercheurs, tels que les sous-produits de désinfection ou les solvants qui sont des contaminants fréquents.

Ils appellent l'industrie à bannir et remplacer certaines substances. En attendant, ils suggèrent les mesures de prévention suivantes :

  • Réduire l'exposition aux vapeurs de l'essence. Limiter l'exposition aux gaz d'échappement de diesel ou d'autre combustion de carburant, par exemple, de véhicules ou de générateurs. Ne pas laisser pas tourner sa voiture. Utiliser une tondeuse à gazon et d'autres appareils d'entretien électriques plutôt qu'à essence.

  • Utiliser un ventilateur lors de la cuisson et limiter la consommation d'aliments brûlés ou calcinés.

  • Ne pas acheter de meubles avec de la mousse de polyuréthane ou demander une mousse non traitée avec des retardateurs de flamme. (La décision de la Californie d'abroger l'exigence que la mousse dans les meubles soit résistante aux flammes devrait se traduire par une plus grande disponibilité des meubles sans retardateur de flamme à travers les États-Unis, notent les chercheurs.)

  • Éviter les tapis, meubles et tissus antitaches.

  • Trouver un service de nettoyeur qui n'utilise pas de PERC ou d'autres solvants pour le nettoyage à sec ou demander un "nettoyage humide".

  • Se procurer un filtre à eau potable constitué d'un bloc de carbone solide.

  • Réduire l'exposition aux produits chimiques présents dans la poussière de maison en retirant les chaussures à la porte et en nettoyant à l'aide d'un aspirateur muni d'un filtre HEPA et de chiffons et vadrouilles humides.

Le National Institutes of Health américain tiendra compte de ces résultats dans une grande étude qui sera menée avec des sœurs afin d'évaluer les causes du cancer du sein. Environ 50 000 femmes participeront à cette étude.

Psychomédia avec source : Silent Spring Institute.
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