Dans un avis rendu public le 27 avril, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) communique les résultats de ses travaux visant à évaluer l'exposition des consommateurs au bisphénol A (BPA) en France.

Les valeurs de migration varient en fonction des catégories de conditionnement ainsi que d'un produit à l'autre. Ainsi :
    - Pour les sodas, les valeurs les plus basses retrouvées sont inférieures au seuil de détection, les plus hautes allant jusqu'à 17 µg/kg d'aliment;
    - Pour les conserves de légumes, de poissons et de plats cuisinés, les valeurs les plus basses sont inférieures au seuil de détection, les plus hautes allant jusqu'à 128 µg/kg d'aliment;
    - Pour les biberons et les premiers dosages sur les produits infantiles des valeurs basses ou inférieures au seuil de détection.
L'agence évalue à environ 1µg/kg de poids corporel/jour le niveau moyen d'exposition des consommateurs français. Il est donc très inférieur (en moyenne 50 à 100 fois inférieur) à la valeur toxicologique de référence (Dose Journalière Tolérable), fixée à 50 µg/kg de poids corporel/jour par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), précise l'Agence.

Cependant, des études récentes font état d'éventuels effets toxiques après des expositions au BPA dans la période périnatale à basses doses, inférieures à la DJT fixée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments, mentionne l'avis.

Cette dose représente en effet un risque de santé publique considérable, considère le Réseau Environnement Santé (RES). Par exemple, cette dose induit chez le rat des effets sur la reproduction sur plusieurs générations, indique le RES dans un communiqué de presse en date du 27 avril commentant l'avis de l'Afssa.

Selon André Cicolella, porte-parole du RES: « Cela signifie que, lorsque l'arrière-grand mère est exposée pendant la gestation à 1µg/kg/jour (1 microgramme par kilo et par jour), l'impact est observé chez les fils, les petit-fils et les arrière-petit-fils. Ces données sont donc largement suffisantes pour remettre en cause la DJA actuelle qui a été fixée à 50 µg/kg/j sur la base d'études obsolètes ».

"Sur la base des règles habituellement utilisées pour fixer les normes de contamination chimique, l'AFSSA doit donc préconiser une DJA abaissée d'un facteur d'au moins 50 000, ce qui conduit de fait à une interdiction dans les plastiques alimentaires", considère le RES.

Alors que l'Afssa préconise l'étiquetage sur la présence de BPA, elle devrait plutôt intervenir clairement auprès de l'agence européenne (AESA) pour que l'avis de celle-ci attendu en mai soit conforme aux bonnes pratiques en matière de fixation des normes et qu'une norme soit fixée à 1ng/kg/jour (1 nanogramme par kilo et par jour).

Psychomédia avec sources:
Afssa, Réseau Environnement Santé