L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), qui concluait en 2008 à l'innocuité du bisphénol A (BPA), composé chimique présent dans les plastiques alimentaires, les boîtes de conserve et les canettes de boisson, admet maintenant que les nouvelles études comportent des "éléments nouveaux" et des "signaux d'alerte" qui "méritent attention".

"La pertinence d'augmenter le facteur de sécurité de la dose journalière tolérable (DJT) devra être discutée", admet-elle. Selon l'Agence, les études récentes ne mettent pas clairement en évidence d'effet néfaste sur la santé, du fait de faiblesses méthodologiques.
Mais en attendant, elle rappelle aux "consommateurs inquiets" qu'il faut éviter de chauffer à très forte température l'aliment (eau, lait, soupes) contenus dans les biberons ou les récipients en polycarbonate. Et elle propose de nouvelles études ... dont les résultats prendraient plusieurs années à être connus.

Le Réseau environnement santé, qui milite en faveur de son interdiction en France, regrette que tout en reconnaissant un problème avec le bisphénol A, Afssa n'en tire pas les conséquences. Selon son président, le toxicologue André Cicollela, "le bisphénol A est un perturbateur endocrinien, qui a un impact sur tous les systèmes hormonaux, même à faible dose. De très nombreuses études chez l'animal mettent en évidence son impact sur les troubles du comportement, la fertilité, le développement de cancers, le diabète, l'obésité." "Il y a urgence, c'est un très grave problème de santé publique", dit-il. "J'en appelle aux ministres en charge de ces dossiers à faire une recommandation de précaution, en priorité vis-à-vis des femmes enceintes, car ce sont elles qui "contaminent" leurs enfants."

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) qui avait également déclaré le bisphénol sans danger en 2008, a rendu un avis en janvier faisait état d'une "préoccupation" sur les effets potentiels du bisphénol sur le fœtus et les jeunes enfants et recommandant que le public prenne des mesures pour réduire l'exposition à cette substance.

De son côté, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) prépare un rapport sur le BPA pour mai.

Sur son site internet, le Réseau Environnement Santé indique les codes de recyclage des plastiques à surveiller lorsque "vous ne trouvez pas d'alternative au plastique".

À éviter :
N° 3 – PVC (Chlorure de Polyvinyle)
N° 6 – PS (Poly Styrène)
N° 7 – PC (Poly Carbonate)

À privilégier :
N° 1 – PET (Polyéthylène téréphthalate)
N° 2 – HDPE (Polyéthylène de haute densité)
N° 4 – LDPE (Polyéthylène de basse densité)
N° 5 – PP (Polypropylène)

Psychomédia avec sources:
Le Monde, Réseau Santé Environnement, 20 minutes.fr, L'Express