L’Agence Européenne pour la Sécurité Alimentaire (EFSA) reporte la publication de son avis sur les risques du bisphénol A à septembre prochain. La raison évoquée est le nombre d'études scientifiques (800) à analyser. L’AESA devait d'abord rendre un avis en mai, puis le 8 juillet.

Le Réseau Environnement Santé (RES) déplore, dans un communiqué, que cette annonce soit "accompagnée d’une déclaration selon laquelle la Dose Journalière Admissible (DJA) restera fixée à 50 µg/kg/j."

Le RES poursuit:

"Une telle déclaration est pour le moins étrange, car cela revient à donner la conclusion avant même l’analyse de toute la littérature.

Cela ne peut que continuer à nourrir la suspicion sur la déontologie des expertises de l’AESA. En effet, cette DJA de 50 µg/kg/j est critiquée par la très grande majorité des scientifiques dans le monde. Elle est en effet basée sur 2 études publiées par la même chercheure américaine travaillant pour l’industrie chimique (R. Tyl) et menées selon un protocole obsolète datant des années 70 qui ne prend pas en compte les effets observés à faible dose.

Ce raisonnement a permis jusqu’à présent à l’AESA d’écarter les centaines d’études menées dans les laboratoires universitaires, bien que celles-ci aient été publiées dans les meilleures revues scientifiques mondiales. Ces études montrent pourtant chez l’animal que le BPA induit un large impact sanitaire (prédisposition au cancer du sein et de la prostate, atteinte de la reproduction, diabète et obésité, troubles du comportement) lequel survient le plus souvent à des doses inférieures à la DJA de 50 µg/kg/j. Par exemple, l’étude de Salian et al, publiée en octobre 2009 montre un impact sur la fertilité et la qualité du sperme chez les descendants mâles de 3 générations suite à une exposition pendant la gestation à la dose de 1,2 µg/kg/j. Or selon l’AESA-EFSA, la dose moyenne d’exposition des nourrissons est de 1,2 µg/kg/j et celle de la population adulte est de 0,4 µg/kg/j.

Sur la base de cette étude, la DJA devrait être abaissée d’un facteur 50 000, ce qui revient de fait à interdire le BPA dans les contenants alimentaires, ce qui est la seule décision véritablement protectrice de la santé humaine."

Psychomédia avec source:
RES