Dans un communiqué en date du 12 novembre, le Réseau Environnement Santé (RES) français commente la position du 10 novembre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le bisphénol A selon laquelle il est prématuré de prendre des mesures de santé publique.

"Une telle conclusion est très surprenante, car elle donne l'impression que l'on manque de données scientifiques", commente le RES. Ceci n'est pas conforme à la réalité car on dispose de près de 500 études publiées selon les règles de la déontologie scientifique.

Le RES effectue une veille scientifique systématique depuis avril 2009. Celle-ci montre que 95 % des études menées chez l'homme et l'animal mettent en évidence un effet sanitaire. Ces effets surviennent à des doses très inférieures à la Dose Journalière Admissible actuellement en vigueur en Europe.

Plusieurs dizaines d'études chez l'homme qui confirment les résultats chez l'animal ont maintenant été publiées .

"L'OMS base son raisonnement sur le fait que le BPA n'est pas stocké et est éliminé rapidement. C'est exact, mais ce raisonnement est curieux, car, si le BPA est effectivement éliminé rapidement, l'exposition de la population est quotidienne.

C'est ce qui explique que 93 % des Américains et 91 % des Canadiens sont imprégnés. Par ailleurs, plus de 80 études montrent que les niveaux de contamination interne chez l'homme correspondent aux niveaux qui induisent des effets chez l'animal.

L'OMS conteste par ailleurs une source de contamination via les papiers thermiques, alors que l'étude récente de l'INRA Toulouse montre que le BPA peut pénétrer la peau, ce qui suggère un risque pour les salariés exposés professionnellement comme les caissières. Cette donnée permet d'expliquer pourquoi ce groupe de population est le plus imprégné en BPA, comme cela a été mis en évidence dans une étude américaine récente.

La position de l'OMS n'est pas conforme au principe de précaution, lequel principe devrait guider ses prises de position.

Lire le communiqué complet sur le site du RES.

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