Une trentaine de manifestants partis à pied le 16 mai dernier de Rimouski pour réclamer un moratoire de 20 ans sur l'exploitation des gaz de schiste sont arrivés à Québec, dimanche, sous une pluie torrentielle. Ils réclament aussi des moratoires sur l'exploration et l'exploitation des énergies fossiles et nucléaires.

Une centaine de personnes s'étaient déplacées pour les accueillir. Lundi, après s'être rassemblés devant l'Assemblée nationale, les marcheurs reprendront leur route pour Montréal qu'ils comptent atteindre le 18 juin, date à laquelle est prévue une manifestation.

"On arrive à la mi-étape et on est en train de réaliser ce rêve de graduellement unifier le mouvement citoyen d'opposition au gaz de schiste le long du St-Laurent", a déclaré Philippe Duhamel, porte-parole de regroupement Pour un moratoire d'une génération. Au cours de leur périple, les marcheurs s'arrêtent dans 33 municipalités riveraines dans lesquelles des rassemblements sont prévus.

Le Dr Jacques Levasseur, du Regroupement des médecins pour un environnement sain, était présent à Québec pour contester la composition du comité d'évaluation environnementale qui étudiera le dossier. « Je pense que c'est important d'avoir de vrais environnementalistes, des vraies personnes préoccupées par la santé des gens sur le comité et non pas simplement des fonctionnaires et des gens de l'industrie. »

L' "Évaluation environnementale stratégique" a été demandée par le gouvernement, après le dépôt du rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE). La majorité des membres du comité scientifique qui chapeaute l'étude sont des représentants de l'industrie, indiquait également la députée de l'opposition, Martine Ouellet, présente à une manifestation qui a eu lieu samedi à La Présentation, près de Saint-Hyacinthe, pour réclamer également un moratoire.

La manifestation, organisée par le Comité Non-Schiste et à laquelle ont participé près de 500 personnes, a eu lieu à proximité de deux puits de gaz de schiste de Canbriam Energy fermés il y a deux mois en raison de fuites de méthane. Mme Ouellet a précisé que même l'industrie ignore comment colmater cette fuite.

Devant les dangers que représente la méthode de la fracturation pour extraire le gaz de la roche, "la France vient de voter une loi interdisant cette pratique. Aux États-Unis, les études se multiplient faisant la preuve des risques de contamination liés aux pratiques de l’industrie", indique le comité.

Radio-Canada
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