L'efficacité d'un régime alimentaire contre les crises d'épilepsie peut être mieux comprise grâce à une découverte rapportée dans la revue Nature Communications.

Les équipes des professeurs Derek Bowie de l’Université McGill et Jean-Marc Fritschy de l’Université de Zurich ont montré que le métabolisme des cellules nerveuses est en lien avec les processus qui inhibent l’activité cérébrale, notamment ceux qui interviennent dans les crises convulsives.

Ils ont découvert des liens entre les processus par lesquels les cellules cérébrales génèrent de l’énergie et les processus par lesquels elles transmettent de l’information (au moyen de neurotransmetteurs) alors que ces processus étaient considérés comme distincts et indépendants.

L’inhibition de l’activité cérébrale (qui se fait par l'intermédiaire du neurotransmetteur GABA) est couramment ciblée par les médicaments, explique le Pr Bowie. Par exemples, les médicaments qui soulagent l’anxiété, induisent l’anesthésie ou maîtrisent l’épilepsie agissent en renforçant l’inhibition cérébrale.

Les chercheurs ont observé un lien insoupçonné entre la façon dont les mitochondries des cellules cérébrales génèrent de l’énergie et la transmission d'informations par les neurotransmetteurs inhibiteurs GABA. Le lien entre ces deux fonctions est fait par des messagers chimiques appelés « espèces réactives de l’oxygène » (ERO).

À plus long terme, les chercheurs tenteront de comprendre pourquoi les crises épileptiques chez de nombreuses personnes -- particulièrement les jeunes enfants -- peuvent être maîtrisées par l’adoption d’un régime alimentaire riche en lipides et faible en glucides appelé régime cétogène ou cétogénique.

Dans les années 1920 jusqu’aux années 1950, ce régime a été largement utilisé pour traiter l’épilepsie. Mais avec l’arrivée des médicaments anticonvulsivants, l’approche diététique a été délaissée par les médecins. Comme l’approche pharmacologique est inefficace chez 20 à 30 % des personnes atteintes de la maladie, le régime cétogène a connu un regain de popularité.

L'étude ayant montré que les cellules cérébrales disposent de leurs propres moyens pour renforcer l’inhibition, elle pourrait ouvrir la voie à de nouvelles façons de maîtriser de nombreuses affections neurologiques graves, y compris l’épilepsie, souligne le Pr Bowie.

Psychomédia avec sources: Université McGill, Nature Communications.
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