Mise à jour : Cette étude, dite étude PACE, comporte des lacunes et des biais qui ont été mis à jour et amplement documentés par des chercheurs et des groupes de patients. Elle manque de crédibilité et a vraisemblablement été à la base de recommandations de la part d'autorités de santé qui ont causé des torts considérables aux personnes atteintes du syndrome. Voyez : Deux thérapies nuisibles imposées sur la base d'une étude biaisée (2017).

Une étude britannique, publiée dans The Lancet, a comparé la psychothérapie cognitivo-comportementale, l'exercice graduel et la thérapie d'adaption du rythme d'activité (adaptive pacing therapy) pour le traitement du syndrome de fatigue chronique.

Les études précédentes appuyant la psychothérapie cognitivo-comportementale et l'exercice graduel, les deux seules formes de traitements offertes par le système de santé britannique, ont été réalisées avec peu de participants et sont controversées.

Et, deux associations de malades britanniques ont mené un sondage auprès de leurs membres qui concluait que ces interventions étaient non seulement inefficaces mais dommageables, parce qu'amenant les malades à dépasser leurs limites. Ces associations font plutôt la promotion d'une approche d'adaptation au niveau de fatigue.

Michael Sharpe, professeur de médecine psychologique à l'Université d'Edinburgh et ses collègues ont mené cette étude avec 600 personnes atteintes de la maladie qui recevaient, dans 6 centres différents, les soins médicaux habituels (ex. médicaments antidouleur et contre l'insomnie). Elles ont été assignées au hasard à 4 groupes recevant des traitements différents:

- la psychothérapie cognitivo-comportementale: qui vise à changer la façon de penser par rapport à la maladie afin de mieux contrôler les symptômes et améliorer le niveau d'activité;
- l'exercice graduel: un programme individualisé qui vise à augmenter le niveau d'activité;
- la thérapie d'adaptation du rythme d'activité: qui vise à planifier et adapter les activités sur la base du rythme de la fatigue;
- et les soins médicaux uniquement.

Après un an, 59% du groupe de psychothérapie cognitivo-comportementale et 61% du groupe d'exercice graduel ont vu une amélioration du degré de fatigue et du fonctionnement physique comparativement à 42% du groupe d'adaptation du rythme et 45% du groupe ne recevant que les soins médicaux traditionnels.

Donc, une efficacité, relativement modeste, pour le traitement cognitivo-comportemental et l'exercice et aucune efficacité pour l'adaptation du rythme d'activité. Peu de personnes suivant les deux premières interventions ont connu des réactions indésirables sérieuses, et elles n'étaient pas plus nombreuses que celles qui suivaient la thérapie du rythme adapté ou qui recevaient les soins médicaux seulement, rapportent les auteurs.

Les conclusions des groupes de patients, ayant une base anecdotique, ne sont pas confirmées par cette étude rigoureuse, concluent les chercheurs.

L'étude et peut-être surtout les propos des chercheurs concluant que la maladie peut être traitable, en a choqué plus d'un, étant perçus comme un déni de causes biologiques à la maladie.

Psychomédia avec sources: The Lancet, WebMD, CNN.
Tous droits réservés