Deux nouvelles études, publiées dans la revue Science, remettent sérieusement en question les études précédentes qui avaient montré un lien entre la maladie et l'infection par le rétrovirus XMRV (virus xénotropique de la leucémie murine).

La même revue a publié, en octobre 2009, l'étude initiale reliant le XMRV au syndrome de fatigue chronique. Dans un éditorial accompagnant les deux nouvelles études, Bruce Alberts, éditeur en chef de la revue, considère que les résultats précédents sont maintenant sérieusement remis en question et étaient vraisemblablement dus à une contamination en laboratoire.

Sur la base des résultats précédents, certaines personnes atteintes de la maladie ont tenté d'obtenir l'accès aux médicaments antirétroviraux utilisés pour traiter le sida (VIH) qui pourraient, selon des études de laboratoire, inhiber la réplication du virus XMRV.

Dans l'une des deux nouvelles études, aucune trace du virus XMRV ou de virus apparentés n'a été trouvée dans le sang de 43 personnes qui avaient précédemment été testées positives pour le XMRV. Dans la seconde, les chercheurs ont trouvé des indications que le XMRV serait probablement une recombinaison de deux virus créée accidentellement en laboratoire.

Ces deux études sont les dernières d'une série qui a remis en question l'hypothèse du virus XMRV.

Mais, selon Vincent Racaniello de l'Université Columbia, coauteur de l'une des études, il serait erroné de conclure que le syndrome n'est pas une maladie infectieuse. Ces patients présentent beaucoup de signes d'hyper-activation immunitaire, dit-il.

D'autres études, financées par le gouvernement américain, se poursuivent pour vérifier si le virus XMRV joue un rôle dans le syndrome. La principale auteure de l'étude de 2009, Judy Mikovits, du Whittemore Peterson Institute, a indiqué en interview qu'elle savait que d'autres chercheurs prévoient publier une étude qui appuie les résultats initiaux, indique le New York Times.

La revue Science a demandé Judy Mikovits et ses collègues s'ils rétractaient leur article de 2009, ce qu'ils ont refusé de faire, considérant que ce serait prématuré.

New York Times
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