Les risques de malformation congénitale sont accrus avec certains traitements de procréation assistée, selon une étude australienne publiée dans New England Journal of Medicine.

Michael Davies du Robinson Institute de l'Université d'Adelaïde et ses collègues ont analysé les données concernant 6163 procréations assistées et 308.974 grossesses intervenues sans assistance médicale afin de comparer les taux de malformations congénitales (identifiées avant que l'enfant ait 5 ans). Ces dernières incluent des anomalies cardiovasculaires, musculosquelettiques, urogénitales et gastrointestinales ainsi que la paralysie cérébrale.

Dans l'ensemble, le risque pour les grossesses après assistance médicale était de 8,3% comparativement à 5,8% pour les grossesses avec conception naturelle.

Après un ajustement pour tenir compte de facteurs pouvant avoir une influence, les techniques de procréation étaient liées à un risque accru de 28%.

Ce risque varie toutefois d'une technique à l'autre. Après ajustement (tenant compte, par exemple, de l'âge de la mère), l'augmentation du risque n'était plus statistiquement significative dans le cas de la fécondation in vitro (FIV) classique.

Mais dans le cas de la micro-injection directe d'un spermatozoïde dans l'ovocyte (ICSI, pour intracytoplasmic sperm injection), qui est l'injection d'un seul spermatozoïde dans l'ovule et qui est souvent utilisée dans le cas de l'infertilité masculine, le risque était accru de 57% même après avoir tenu compte des autres facteurs. De plus, ce risque accru était de 66% lorsque des embryons frais étaient utilisés alors qu'il n'était pas plus élevé que chez les femmes ayant conçu normalement lorsque des embryons congelés étaient utilisés.

Parmi d'autres hypothèses explicatives, les chercheurs mentionnent que le processus de congélation et de décongélation des embryons pourrait éliminer ceux qui sont naturellement enclins à développer une anomalie congénitale.

L'insémination intra-utérine, le transfert intratubaire de gamètes et l'induction d'ovulation avec le médicament citrate de clomifène (Clomid) à la maison étaient également associés à un risque accru de malformations congénitales. Moins de chiffres sont toutefois disponibles.

Le risque le plus élevé était associé à l'utilisation du Clomid à la maison. Le moment de la prise de ce médicament doit être soigneusement calculé afin qu'il soit éliminé de l'organisme au moment de la conception. Les femmes qui utilisaient ce médicament (en l'ayant souvent commandé sur internet) sans supervision médicale avaient un risque accru de 300% que leur bébé ait une malformation comparativement aux couples fertiles.

La méthodologie de cette étude ne montre pas que le lien entre ICSI avec embryon frais soit de cause à effet (bien qu'il puisse l'être). Il pourrait, par exemple, être lié (ou partiellement lié) à des problèmes médicaux sous-tendant l'infertilité. Des chiffres appuient ce point de vue : le risque de malformation était plus élevé de 25% chez les femmes qui devenaient enceintes naturellement après avoir subi dans le passé des traitements de fertilité et de 29% chez les femmes ayant conçu naturellement après des antécédents d'infertilité mais sans avoir eu recours aux traitements.

Les études doivent se poursuivre, soulignent les chercheurs, afin d'apporter des réponses plus précises. Néanmoins, à la lumière des données actuelles, le risque de malformation devrait être discuté au moment de choisir un traitement, estiment-ils.

Psychomédia avec source: Los Angeles Times, WebMD. Tous droits réservés.