Perplexe et désemparée

Publié le

Anciens messages (page 1)

Re: Le petit carnet noir

#15 Posté le par Luanne

Zodacieuse,

Je n'ai jamais nié la souffrance, la tristesse et même la détresse. Je n'ai pas besoin de me relire pour savoir dans ma chair et mon coeur ce que j'ai vécu. Ceci n'empêche en aucun cas les heures de pur bonheur d'avoir existé. Me crois-tu masochiste ?

Six ans de réflexion dis-tu ? (J'en connais un qui avec un an de plus a fait un film :))

Non !

Lui et moi étions carrément séparés depuis environ un an. Mon dernier contact avec lui remontait à l'été dernier et j'ai même eu des aventures dans l'intervalle. C'est d'ailleurs ce qui m'a permis de réaliser à quel point il est irremplaçable. J'avais choisi la paix plutôt que la tourmente. Je n'étais certes pas heureuse mais commençais à respirer.

Je n'ai pas rechuté. Et ne le veux pas. Mais j'ai renoué, en le revoyant, avec les instants de bonheur total que je croyais enfuis à jamais. C'est la cause de mon dilemme actuel. Ma réflexion a donc plutôt deux mois.

Mon avenir sentimental m'angoisse mais je sais que je ne laisserai plus rien ni personne me mettre dans l'état où j'ai été. D'où ma fameuse réflexion sur le fait que c'était notre façon d'appréhender les évènements qui nous détruisait et non ces évènements eux-même.

Amitiés

Luanne

Re: Le petit carnet noir

#14 Posté le par zodacieuse

Re-bonsoir Luanne, je te réponds dans le texte

"Ceci étant j'aimerais que tu m'éclaires concernant ta certitude que je refuse de voir la vérité en face. Quelle vérité ? "

Que cette histoire te détruit et ne te rend pas heureuse. Relis-toi, plus haut tu souhaitais que ta vie soit écourtée.

"Napoléon disait "La réflexion prépare, la foudre exécute".

Belle image, six ans de réflexion, ça me paraît bien non? :wink:

Ma vie doit repartir autrement aujourd'hui j'en suis bien consciente.

Tant mieux :)

J'envisage plutôt le chemin solitaire qui me reste à faire.

Mais non, la capacité de vibrer et en toi, il n'y a pas qu'un seul homme sur terre qui peut te rendre heureuse.

Et c'est la raison pour laquelle je mets tellement d'énergie sur autre chose.

Tant mieux :)

Mais toute ma vie j'avais considéré l'amour comme la première valeur.
Et le virage n'est pas facile.

Pas de raison de changer d'avis là-dessus (à mon avis). L'amour d'autrui, et aussi l'amour de soi.

Amitiés
zodacieuse

Re: Le petit carnet noir

#13 Posté le par Luanne

Mon "Qui es-tu...?" ne visait que l'une de tes remarques Zodacieuse, à savoir celle sur l'exemple que je donne à ma fille. Je l'ai trouvée déplacée.

Ton opinion t'appartient par ailleurs.

Ceci étant j'aimerais que tu m'éclaires concernant ta certitude que je refuse de voir la vérité en face. Quelle vérité ? Que j'ai affaire à un odieux manipulateur, un monstre, un très méchant monsieur comme dans les séries américaines ?

Je ne sais pas ou plus ce par quoi tu as passé. Mais ne sais-tu pas qu'il n'y a pas deux histoires semblables ?

J'ai le choix. Le choix de ma vision des choses. Je peux effectivement m'arrêter à l'idée que je me suis fait avoir sur toute la ligne par un profiteur et un manipulateur. Et ouste ! Six ans de gâchés !
Ou être moins primaire et tenter de regarder au fond de cet être-là. Je saurai alors que nous avons vécu ensemble une histoire humaine. Et même si elle prend fin elle restera un sublime morceau de vie.

Détruire, démolir les gens par lesquels on souffre ne fait pas de nous des êtres d'exception ni ne console.

Napoléon disait "La réflexion prépare, la foudre exécute". J'aimais beaucoup cette pensée plus jeune. Je te parlais de réflexion trop rapide, pas d'attitude. Décider par réaction qu'untel est un "gros méchant", ce n'est effectivement pas pour moi une preuve d'intelligence. Le voir pour ce qu'il est, comprendre qu'on a peut-être intérêt à couper radicalement, c'est autre chose.

La faiblesse n'est pas une excuse ? Tout à fait d'accord. Il n'en est pas moins vrai qu'elle est là. Je ne m'y accroche pas. Je la reconnais.

L'amour fait du bien, oui. Et cet amour-là m'en a aussi fait beaucoup. Mais il est des amours dévastatrices (relis tes classiques) dont l'existence n'est pas à prouver.

Ma vie doit repartir autrement aujourd'hui j'en suis bien consciente. Mais même si par extraordinaire je rencontrais quelqu'un avec qui j'aie envie de "refaire" ma vie ça n'aurait plus rien à voir avec l'Amour tel que désormais je le connais. J'envisage plutôt le chemin solitaire qui me reste à faire.

Et c'est la raison pour laquelle je mets tellement d'énergie sur autre chose. Mais toute ma vie j'avais considéré l'amour comme la première valeur. Et le virage n'est pas facile.

Re: Le petit carnet noir

#12 Posté le par zodacieuse

Bonjour Luanne,

Qui suis-je en effet (non pas pour te juger), mais pour te dire ce que je pense de ton histoire?

- Quelqu'un qui t'a parlé il y a longtemps et à qui tu tenais les mêmes raisonnements, les raisonnements de quelqu'un qui refuse (selon moi) de voir la vérité en face, et rationnalise sa souffrance.

- Quelqu'un qui est passé par là aussi, mais qui en est sortie aujourd'hui.

Je ne chercherai pas à te convaincre de quoi que ce soit, aujourd'hui pas plus que la dernière fois, ce serait un dialogue de sourds.

Simplement, je te conseille la lecture du livre: "le harcèlement moral" de Francine Hirrigoyen, et je ferai trois derniers petits commentaires:

A mon avis avoir une attitude tranchée dans certaines situation n'est pas un obstacle à l'intelligence, bien au contraire, mais simplement une capacité à faire des choix. La vie est courte.

La faiblesse n'est pas une excuse pour faire souffrir autrui, mais elle est parfois un prétexte.

L'amour pour moi, est quelque chose qui fait du bien. Une histoire qui fait souffrir pendant des années, pour moi ce n'est pas de l'amour, c'est de la dépendance, de l'emprise, du sado-masochisme, une relation perverse, appelle ça comme tu veux, en tous cas c'est une histoire qui ne marche pas. Et s'éterniser dans quelque chose qui ne marche pas, c'est s'oter toute chance de vivre un jour quelque chose qui marche.

Je te prie de croire en mon total désintéressement, et je te fiche la paix maintenant. :)

Amitiés
zodacieuse

Le petit carnet noir

#11 Posté le par Luanne

Dans « Le petit carnet noir », qui est une comédie américaine sans « happy end », l’héroïne fouille le passé amoureux de son copain pour finir par se rendre compte que son véritable amour (à lui bien sûr) est une autre femme; une femme de son passé.

Mais si l’allusion est claire et émouvante, je ne vois pas ce que ça change aux données de mon histoire actuelle. Le genre de hasard qui a mené Stacy à cette conclusion n’arrive pas très couramment dans la vie de tous les jours. Et je n’attendrai certes pas que le destin veuille bien prendre pour moi.

Je n’ai pas revu l’homme que j’aime depuis quelques jours et ces vides sont les bienvenus pour que je me remette face à moi-même. Je sais qu’il va falloir que je recreuse le fossé entre nous et je ne veux pas le faire durement. Mais il va tout de même falloir que ce soit ferme.

L’espoir ?

Je crois qu’il sera toujours là mais il faut que je fasse passer autre chose à la première place; mes projets d’écriture en l’occurrence.

Je redis qu’il est l’homme de ma vie et que je l’aime comme de toute ma vie je n’avais pas aimé. Mais il faut que je m’en aille; et assez rapidement maintenant.

Je sais désormais qu’il est possible de mettre en action sa volonté pour contrer une pensée envahissante. Ma belle grande fille, les bons écrivains, mes projets d’écriture sont des supports précieux.

Il a toujours l’un de mes cahiers, un de ceux dans lesquels j’ai écrit toute notre histoire au cours de ces années. Il aurait dû me le rendre il y a longtemps mais il ne parvient pas à s’y résoudre. Il lui est précieux. Est-ce qu’il l’associe au « petit carnet noir » de l’amoureux de Britanny Murphy ?

Re: destruction

#10 Posté le par Luanne

Bonjour Zodacieuse,

J'ai presque envie d'écrire... "Enfin !" J'étais la première surprise que mes "confidences" ne provoquent aucune réaction comme la tienne. Je vais tâcher d'y répondre le plus honnêtement possible.

Suis-je bien celle avec laquelle tu avais échangé il y a quelques années ? C'est possible, si mon histoire te rappelle quelque chose. Par contre mon pseudo est relativement nouveau. Mon "amoureux" comme tu dis m'a annoncé une fois, effectivement, qu'il allait, non pas refaire sa vie avec sa femme mais rester avec sa conjointe du moment. Ça a été une de mes fins du monde. Mais en aucune façon je ne me suis demandé si je devais l'attendre. Mon monde s'effondrait et c'était en 2002, en plein dans la période où physiquement je me suis écroulée. J'ai repris ma relation avec lui après qu'il me soit revenu, à peine quelques jours plus tard, en me disant que ce qu'il m'avait dit ne tenait plus.

Et puis non, je n'en suis pas au même point. Comment cela serait-il possible ? L'histoire est étrangement semblable, je te l'acorde. Mais ma façon de lui faire face n'est plus la même; plus du tout. Normal ! On évolue. Tout le monde évolue.

Par contre j'ai compris une chose essentielle; à savoir que ce ne sont ni les gens ni les évènements qui nous blessent et nous détruisent mais notre manière de les "recevoir". De même qu'une belle histoire que nous vivons peut-être magnifique ou ordinaire suivant notre perception; et cette perception reste un choix.

Tu es ahurie ? Le mot n'est-il pas fort ? Enfin... Je reconnais qu'on le serait à moins. Et qu'il m'appartient de réagir très fermement sur ce coup-là. Comment ? C'est encore une question que je me pose. Je ne suis pas, n'ai jamais été adepte des opinions emportées. Elles briment l'intelligence. Mais il me semble qu'effectivement je vais devoir poser une barrière très nette entre lui et moi.

Pas parce que j'ai affaire à un beau parleur - quoi que tu en penses -mais parce que je sais que je ne saurai pas passer une autre fois à travers les souffrances que j'ai déjà traversées. Cet homme me fait me révolter quand la souffrance est trop importante mais en réalité c'est surtout d'un homme faible qu'il s'agit.

Je réagis à certains de tes mots qui assènent des jugements sans que tu puisses te tenir au coeur de la situation pour te rendre compte. Je suis tellement convaincue de cela que je ne suis effectivement pas venue sur ce forum en demandant de l'aide. C'est toujours illusoire d'en attendre de personnes non concernées. Je suis plutôt venue m'épancher, raconter. J'ai davantage besoin de soutien que de jugement. Et cette manière de me mettre face à moi-même est très profitable.

Tes mots disent "Elle te fait perdre ton temps, te déstabilise et t'amène lentement mais surement à l'épuisement psychologique." Non... Tu fais fausse route. Ceci était davantage vrai il y a deux à trois ans. Mais on dit, n'est-ce pas, que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ? Il y a définitivement plus de solidité en moi aujourd'hui. Ce qui ne change pas le fait que j'éprouve, en présence de cet homme-là, un bonheur indescriptible. Le choix à faire reste le mien. Et quant à ouvrir les yeux, rassure toi sur ce fait : j'en ai la faculté à un niveau assez développé.

Ouvrir les yeux cependant ne signifie pas geindre sur son sort, accuser l'autre côté de ses malheurs et se replier sur soi. Personne ne mérite ça ? La question se pose. Je me retrouve davantage dans les commentaires de mon amie proche qui me dit - "j'envie l'intensité de ce que tu vis avec lui tout en n'enviant pas du tout la souffrance qui en découle". Car tout est là Zodacieuse. Il n'est pas question d'insécurité. Crois-tu que j'aurais laissé cet homme me blesser si fort si par ailleurs il ne me donnait pas tant ?

Autre chose : ma fille se porte très bien merci. Et qui es-tu donc pour te dresser ainsi en donneuse de leçons ? Pour le coup c'est moi qui suis stupéfaite.

Ce n'est pas ta franchise qui me choque. De toute manière ce mot-là est l'excuse intemporelle des gens qui ne nuancent pas. Ce serait plutôt, à te lire, le fait que tu juges tout en bloc.

Chère Zodacieuse, je peux t'affirmer quant à moi que ces choses-là arrivent; c'est tout. Et que si je ne te souhaite pas la souffrance que j'ai déjà traversée j'ose te souhaiter un peu de cet amour indicible qu'en dépit de tout lui et moi avons partagé, de cet amour qui te magnifie, qui te fait donner le meilleur de toi (Les chansons que nous avons composées ensemble sont précieuses), qui change ta vie à jamais. Il y a, définitivement, un avant et un après. Et ma psy a tendance à penser qu'il a fui par peur de l'intensité de ce que nous tenions.

Pas facile de m'en aller ? Certes. Parce que je sais sans l'ombre d'un doute que je ne retrouverai pas ce que je laisse; que je ne retomberai pas sur un homme qui compose les musiques parfaites pour mes textes, qui est en amour avec les mots que j'écris, avec lequel l'ouverture émotive est totale et l'entente physique tellement exceptionnelle.
Il me reste à mettre dans la balance cet exceptionnel et de l'autre côté la souffrance géante.

Le bonheur, autrement dit, est à mettre à la porte de ma vie si je veux conserver la tranquillité que j'ai commencé à regagner. Et cette tranquillité est garante de ma santé. Mais le choix est déchirant.

Amitiés

Luanne