Perplexe et désemparée

Publié le

Anciens messages (page 2)

destruction

#9 Posté le par zodacieuse

Bonjour Luanne,

J'ai été interpellée par ton pseudo, et je me souviens d'avoir échangé quelques messages avec toi il y a quelques années sur un autre forum. C'était à l'époque où ton "amoureux" t'avait annoncé qu'il comptait refaire sa vie avec sa femme. Et toi, tu te torturais pour savoir s'il valait mieux l'attendre au cas où il changerait d'avis, ou faire ton deuil.

Je te retrouve donc aujourd'hui, exactement au même point, te demandant toujours si tu dois l'aimer ou l'oublier alors qu'il est avec une nouvelle conjointe, attendant son enfant.

Je suis ahurie.

Cet homme, ou tout au moins cette relation, TE DETRUIT. Elle te fait perdre ton temps, te déstabilise et t'amène lentement mais surement à l'épuisement psychologique.

Ouvre les yeux! Quelle insécurité as-tu en toi pour accepter que ta vie soit ce qu'elle est? Personne ne mérite ça! Comment ta fille a-t-elle vécu ces 6 ans? Quel exemple lui donnes-tu? Cet homme est un beau parleur, et tu te gargarises de ses mots, mais les faits, la réalité des faits qu'en fais-tu?

Pardonne ma franchise, mais assister ainsi au feuilleton d'une mise à mort en direct c'est insoutenable!

Je te souhaite tout le bonheur du monde. Secoue-toi! Cette histoire n'a ni queue ni tête! Il vaut mieux être seule que mal accompagnée.

Amitiés
zodacieuse

Perplexe et désemparée

#8 Posté le par Luanne

Me voilà donc à un carrefour. Cette fois je ne sais vraiment pas quoi décider. Le choix est pourtant simple : renoncer au grand amour de ma vie ou accepter de replonger de plein pied dans la souffrance extrême...

Pourtant il va falloir que je sache et vite. La naissance de cet enfant à venir m'apparaît comme un cauchemar et je ne suis pas sûre d'avoir le cran de vouloir l'affronter; d'entendre parler de ce petit qui sera un peu lui et un peu elle (j'ai si fort rêvé de le lui faire - il n'en voulait pas d'autre), de le voir se réjouir de ce cadeau...

Il me semble parfois que tout cela est trop horrible pour avoir une seule chance d'être vrai. Ça ressemble au négatif des belles histoires qu'on se raconte parfois mais qui ne restent que de belles histoires. De telles choses n'arrivent pas dans la vraie vie !

On rêvait d'être libres tous les deux, de vivre ensemble, de s'endormir ensemble, de faire l'amour n'importe quand et d'avoir toutes nos soirées rien qu'à nous.
À la fin de tout, sa conjointe partie, on se retrouve aussi fort l'un avec l'autre mais avec une autre conjointe, plus intelligente, intéressante et qui attend son bébé...
C'est comme un court-circuit.

Sauf qu'il a tout de même bien choisi de prendre cette voie-là; de s'éloigner de moi, d'avoir cette relation amoureuse et d'assumer ce bébé.

J'ai l'air d'une pauvre gourde naïve non ?

Mais quand il se tient devant moi avec ses yeux pleins d'eau je ne peux que le croire.
Et quand il est dans ma vie je retrouve soudain toute ma valeur.

Il a beau parler et parler du mal qu'il m'a fait je doute qu'il en soit pleinement conscient. Et s'il avait tant besoin de moi il ne serait pas dans les bras de cette fille aujourd'hui.

Et puis parfois mon amour-propre et ma confiance en moi prennent le dessus; et alors je veux me battre et gagner la partie; conquérir mon bonheur.

Perplexe et désemparée... Mon premier titre est plus que jamais d'actualité.

Où allons-nous ?

#7 Posté le par Luanne

Il a appelé hier vers 21 h 30.

Nous avons parlé un bon moment et puis malgré moi j’ai commencé à tourner tout ça au drame. Je lui ai parlé du fait qu’il avait dans sa vie une fille de dix ans plus jeune que moi et que je m’en sentais diminuée vieille, moins femme. Comment ai-je pu lui sortir une telle bêtise ? C’est tellement faux ! Je me déteste quand je fais ça, quand je perds mon calme. J’ai fait un gros effort pour me reprendre, sachant que je dormirais très mal si je raccrochais dans les larmes et le drame. Mais il devait raccrocher. Il a finalement proposé de passer et que nous allions marcher tous les deux. Je me suis changée en vitesse, ai enfilé ma petite jupe marron et mon bustier à bretelles de la même couleur. J’avais rejoint mes 51 kgs et j’étais fière de mon corps. Je voulais qu’il me désire et qu’il ait des remords.

Il est venu et je suis juste descendue. Il a dit que j’étais belle. Il a pris ma main et nous avons marché. Je lui ai dit que je lui avais dit des âneries concernant mon âge, que je ne le pensais pas une seconde mais que sans doute j’espérais le faire réagir ; que je n’étais pas fière de moi sur ce coup-là. Il a souri, m’a mise face à lui, s’est exclamé que je n’avais vraiment rien à envier aux femmes de 30 ans. Il répétait « Est-ce que tu t’es vue ? Mais regarde toi ! »

Il me tenait enlacée devant lui et nous marchions ainsi. Il m’a récité un texte qu’il avait écrit et mis en musique pour moi, en pensant à moi. Ce texte parlait d’espoir et il m’a dit que ce n’était qu’en pensant à moi qu’il se sentait cette inspiration ; mais que mes vers le soulevaient et l’inspiraient mieux encore.

Je lui ai demandé ce qu’il ressentait à l’heure actuelle pour sa nouvelle conjointe. Il a mis du temps à répondre, a dit « Je ne devrais pas te dire ça à toi » et ces mots qui autrefois me pétrifiaient m’ont fait du bien le temps que son silence a encore duré. Je le connais maintenant si bien que je savais qu’il ne s’apprêtait pas à me déchirer. Il a finalement dit «de l’amertume». A rajouté que si elle n'avait pas été enceinte il l’aurait quittée. Mais que l'enfant qui venait devait pouvoir avoir ses deux parents, qu'il ne se voyait pas refaire avec celui-là ce qu'avaient subi ceux de sa première union. Il a dit que pourtant il pensait que c'est ce qui finirait par arriver.

Il y a eu encore des échanges orageux. Quand il a dit qu’elle et lui se connaissaient trop peu pour savoir comment ils étaient ensemble, j’ai pensé qu’il pourrait très bien finir par découvrir que leur couple marchait très bien. Quand il m’a dit qu’en rentrant chez lui parfois il était heureux à l’idée de ce petit qui venait, qui lui sourirait et l’appellerait Papa, j’ai entrevu qu’il ne la quitterait pas. À ce moment là je me suis jetée sur lui, l’ai pris dans mes bras en lui disant violemment à deux reprises « Je te déteste ».

Et puis encore une fois j’ai pris sur moi, de toutes mes forces, pour ne pas m’enfoncer dans cet état désastreux que je ne connais que trop.

Mon calme récupéré nous nous sommes assis sur l’herbe du parc. Je lui ai dit que je m’apercevais que contrairement à ce que je croyais je ne m’étais pas endurcie et que je souffrais comme avant de ses mots. Il a répondu que souvent je prenais ses mots tels quels et me faisais des scénarios. Mais il n’en reste pas moins que ceci prouvait que je ne pouvais pas replonger comme avant. En parlant il a fini par mettre des mots clairs sur son attitude passée. Il m’a dit, concernant nous deux, qu’il avait fui. Mais pourquoi ? Peur de quoi ?

On a parlé de l’amour et de cette ouverture rare et particulière entre lui et moi.

Devant l'appartement il était en bas du trottoir et moi dessus. Il avait sa tête appuyée sur ma poitrine et l’eau se déversait de mes yeux. Je me sentais triste, infiniment. Je lui ai dit qu’il fallait qu’il essaie d’être heureux maintenant, que ça faisait trop longtemps. Il a répondu que ce n’était pas sur commande et je lui ai rappelé qu’il avait choisi cette fille, qu’elle était jeune, qu’elle lui avait plu et qu’il avait tout pour être bien. Il a redit que l’amour ne se commandait pas, qu’il tentait parfois de se dire qu’il fallait qu’il l’aime mais que l’amour ne se forçait pas. Je lui ai dit qu’on ne pouvait pas recommencer comme ça et qu’il fallait prendre la décision de ne plus s’appeler. Il n’a d’abord pas répondu et j'ai ajouté qu'il fallait au moins essayer.

J’ai dit que l’idéal serait maintenant que je parvienne à tomber follement amoureuse d’un autre. Il a dit que ça pouvait arriver. Il a dit que je pourrais sans problème séduire l’homme qui ressemblerait à ce que j’attends d’un homme.

Ses yeux étaient humides quand il s’est éloigné. Il a dit qu’on pourrait se voir au moins de temps en temps pour aller prendre un café en ville, qu’il ne voulait pas me perdre. J’ai répliqué que ce serait dur, dangereux, et que je ne voulais pas voir notre grand amour se transformer en amitié. Il a dit qu’entre lui et moi ça n’en serait jamais. J’ai dit que je le craignais très fort.

Quand a-t-il dit qu’il fallait faire confiance à la vie ? J’ai répondu qu’il avait raison.

Il repartait. Je lui ai dit qu’on n’avait pas pris de décision quant au fait de ne plus s’appeler. Il m’a dit de voir d’abord un film intitulé « Le carnet noir » et qu’on s’en reparlerait après.

Et puis je suis repartie vers la porte. Il m’a lancé « Tu es foutument belle ». Je lui ai dit que je préférais ne pas répondre ce qui me venait ; j’avais très envie de lui dire « Alors monte et viens me faire l’amour ». Je me suis tue et j'étais plutôt contente d'avoir résisté en me couchant avec mes comprimés de racine de valériane.

Ce matin, 7 h, il a sonné à ma porte. À cette heure-là j’aurais dû être sur mon départ mais étant donnée ma courte nuit j’avais du retard. J’avais ma longue robe bleue, rien encore dessous, les cheveux humides de ma douche. Il est arrivé la chemise grande ouverte, a dit qu’il repartait tout de suite, était déjà en retard, m’a prise dans ses bras, a fermé la porte et s’est mis à m’embrasser. Et puis il a rouvert la porte. J’ai demandé « Tu n’es monté que pour ça ? ».

Alors il a refermé la porte, a mis ses mains sur moi, a soulevé ma robe et m’a prise, là contre le mur. Ensuite il a repassé la porte en me disant qu’il n’était pas du tout venu pour ça et qu’il ne voulait que m’embrasser. Avant de repartir il m’a embrassée, encore embrassée, serrée longuement.

Je ne veux plus plonger dans tant de souffrance, plus me détruire, c’est un fait. Et d’autant plus « sérieux » que je me suis rendu compte hier que je pouvais souffrir aussi fort qu’avant. Que me reste-t-il ?

Ce matin, devant mon café, je songeais ; que j’étais à la fois horriblement malheureuse et soudain à nouveau forte, grande, rayonnante, femme et très belle.

Je ne peux pas me permettre de le chasser de ma vie.

Je ne peux pas me permettre de recommencer à me détruire.

Ne me reste-t-il plus qu’à recommencer à me battre ? Dois-je monopoliser toute ma volonté pour m’en tenir à ce plan que j’avais imaginé il y a quelques mois assise à une table du parc avec mon cahier ? Ou bien mettre toute mes énergies à rencontrer un homme qui ne serait pas lui et avec lequel le miracle se reproduirait ?

Je ne sais pas. Pour l'instant je ne sais pas.